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Moon On The Water [Pv Yue]
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Moon On The Water [Pv Yue]
Elle était le Démon incarnée, c'était forcément ça ! Sinon, comment expliquer son horrible sadisme avec notre pauvre Musicien, hein ? Comment expliquer son irrésistible envie de le battre et de le tabasser au pire moment ou quand il était blessé ? Cette femme était pour sûr sans coeur, sadique et froide comme la glace. Se tortillant comme un ver sous les coups de la journaliste et faisant une série de grimaces, le Gentleman n'avait finalement que ce qui lui était dû. C'était le Karma. On ne récolte que ce que l'on sème. En plus des horions qu'il recevait, il discerna entre deux coups de pieds et quelques vociférations de la journaliste, des éclats de rire. Pour les passants, la scène était indéniablement comique alors que le pauvre Shikisha se faisait malmener et maltraiter par une compagne d'aventure caractériel. Il y a des fois où il regrettait amèrement de l'avoir rencontrée et de l'avoir entrainée dans ses aventures.. Sans elle, il est certain que les bleus ne s'accumuleraient pas sur son pauvre corps. Mais en même temps.. Lorsqu'elle l'aida à se relever, Shikisha comprit une chose. Il ne pourrait jamais se passer d'elle, de sa présence, de ses jérémiades, de ses tabassages... Masochiste, le Shiki ? Un peu, oui.. Yue, malgré ses défauts -si, t'en as ! Siiiii !- était quelqu'un sur qui le Musicien pouvait compter. Dans des petits instants comme celui-là où elle l'aidait à se relever par exemple.. Dans des situations critiques comme sur l'île de la Justice.. Elle était toujours présente pour lui en dépit de la poisse qu'il trainait comme un boulet. Oh, elle avait des excuses pour rester à ses côtés: elle savait qu'elle serait recherchée même s'ils se séparaient, elle appréciait sa musique et trouvait quand même qu'en dépit de la guigne qu'il exhalait, il était d'une bonne compagnie.. Cela, c'était les raisons apparentes que ne manquait pas de souligner constamment Yue. Mais pourquoi restait-elle constamment avec lui ? Pourquoi s'inquiétait-elle pour lui ? En était-il seulement digne ?
Ces interrogations étaient perpétuelles dans son esprit.. Peut être qu'il n'aurait pas dû l'entrainer dans toute cette histoire.. Peut être que tous ces coups qu'elle lui envoyait dans les zones les plus sensibles du corps humain -oui, je parle bien de ce que vous pensez !- n'était en faite que le symbole de son inquiétude vis à vis du danger que tout Pirate devait rencontrer sur sa route ? Shikisha restait pensif... Il soupira intérieurement et reporta ses questions pour plus tard.. Ils n'avaient pas vraiment le temps de s'attarder sur ces points, la priorité était de s'échapper de l'île à tout prix. Montant dans le bateau Marine, ils finirent par partir sans que leur départ ne soit remarqué par personne. Tant mieux, il ne manquerait plus que les Marines les poursuivent.. Le Gentleman, malgré le pouvoir de son fruit, n'était pas vraiment en état de lutter, surtout s'il y avait des êtres aussi fort que cette Saber Milena... Après s'être assuré que tout était en ordre au niveau de la navigation, le Pirate décida de s'occuper de ses blessures. Elles étaient nombreuses et devaient être traitées sur le champ sinon le risque d'infection était hautement probable.. Et pas question d'être arrêté dans son aventure à cause d'une banale et risible infection. S'asseyant dans un coin du pont, le Gentleman, sans savoir ce qui lui arrivait, fut bientôt saisi par le col et embarqué sans ménagement vers un autre lieu.. Empêchant son chapeau de tomber d'une main, il jeta un coup d'œil et s'aperçut avec stupeur que c'était bel et bien Yue qui s'amusait à le trainer.. Avait-elle en tête de le soigner ? Ce n'était pas possible.. Si elle voyait ses blessures, elle s'inquiéterait à nouveau... Et Shikisha voulait à tout prix éviter cela. Baissant la tête, le regard vague, l'ombre de son haut-de-forme obscurcissant le haut de son visage, le Gentleman comprenant les sentiments de Yue se tut.
Seul un mot sortit de sa bouche. Son prénom... "Yue.." C'était juste un mot, une syllabe, un son et pourtant cela voulait dire tellement de choses.. Dans ce seul mot, Shikisha la remerciait de s'être toujours soucié de lui. D'être toujours présente. Et lui, bêtement, ne voulait pas voir la vérité en face.. Yue voulait l'aider.. Peut être voulait-elle se faire inconsciemment pardonner de ces séances de tabassage auquel il avait droit ? Après l'avoir empoigné sauvagement par le col, la journaliste obligea le Musicien à s'asseoir, puis, d'une voix qui se voulait rassurante, elle confirma ce que pressentait Shikisha: elle voulait le soigner. Cependant, un peu mal à l'aise et surtout peu habitué à ce genre de traitement attentionné -c'était toujours lui qui prodiguait un traitement attentionné aux autres, qui était toujours dans l'ombre ou au loin, à veiller tranquillement au bonheur d'autrui en sacrifiant le sien...- il préféra refréner ses ardeurs:
"Je préfère m'en occuper, Yue. Cependant, tu peux tout de même m'aider. Tu t'occuperas de mon dos, si tu le veux bien."
Faisant signe à sa compagne d'aventure de poser le matériel médical à ses pieds, il déboutonna sa veste, la plia et la posa soigneusement à côté de lui avant d'ôter son foulard et sa chemise. C'était à présent un Shikisha torse nu qui se présentait à Yue. De la même couleur que son visage, le torse de l'énergumène malchanceux était affublé de pectoraux et d'abdominaux puissants et solides -nul ne pouvait alors ignorer le difficile entrainement auquel il s'était astreint depuis son plus jeune âge- et si, l'on s'approchait plus près, on pouvait distinguer de multiples cicatrices, commune à tout guerrier digne de ce nom, en plus des blessures qu'il s'était vu infligé lors de son combat contre Saber Milena. Son dos et sa poitrine en était infesté comme les tâches que laisserait une maladie. C'était des stigmates du temps où il suivait une voie faite de carnage et de sang. Un temps révolu aujourd'hui. Mais, dans cet amas de marques gagnées dans des combats, il y avait une balafre plus visible que toutes les autres... Elle zébrait le flanc juste sous l'aisselle, laissant une empreinte cruelle reçue lors d'un événement tragique. C'était la cicatrice que son maître, Shifuu Haapu lui avait faite lorsqu'ils avaient combattus l'un contre l'autre. Sa lame avait griffé son flanc alors que la sienne avait pourfendu son corps... Fermant les yeux un infime instant, il ne put retenir les images qui l'assaillaient: flash. Une nuit noire. Deux hommes qui se battent. Un vieux et un jeune. Un éclair qui zèbre le ciel. Les deux hommes se lancent dans une dernière attaque. Lame qui griffe. Lame qui perce. Un vieux tombe, un jeune reste debout. Derniers mots du maître, tristesse.
De nouveau un flash. Il rouvrit les yeux, quitter les méandres du passé pour retourner dans le présent. Le Gentleman prit une bouteille au liquide translucide et s'en aspergea vigoureusement le corps. L'alcool à quatre-vingt-dix degrés coulait sur ses blessures, les désinfectant. L'homme serre les dents. Le picotement est assez intense et très désagréable. Sans se retourner ni parler, Shikisha tendit la bouteille à Yue pour qu'elle applique le même traitement sur son dos où les griffures de Saber Milena étaient bien visibles. Réprimant un grognement de douleur, le Musicien prit cette fois-ci les bandages et commença à bander son corps avec l'aide de la journaliste.. Après quelques minutes à faire cette opération et à se démener avec ses bandelettes, l'homme put enfin ne plus s'inquiéter de ses blessures. Soulagement. Il ne mourrait pas de ses blessures en tout cas. Il faudrait par contre penser à changer les pansements tous les deux jours environ.. Fixant du coin de l'œil la civile, Shikisha désirait lui poser des questions -mais il savait que Yue avait déjà eu beaucoup de mal à s'ouvrir à lui et il ne voulait pas risquer de la faire retourner dans sa coquille.. Dans une relation entre deux personnes, il y a plusieurs étapes ou caps à franchir. Premièrement, il y avait le Cap de la Rencontre. Il fallait supporter l'autre et choisir d'aller vers lui. Au départ, méfiante, Yue, après avoir entendu sa musique s'était peu à peu laissé approcher... Deuxièmement, il y avait le Cap de l'Acceptation. Il fallait arriver à accepter les défauts de l'autre et accepter qu'on ai aussi des défauts. Yue n'avait aucun problème avec cette étape, elle scandait à qui le voulait combien il était malchanceux et combien elle aurait mieux voulue de ne pas le suivre. Troisièmement, il y avait le Cap de la Communication. Il fallait arriver à parler de soi, à s'ouvrir pour qu'une relation plus forte et plus intime commence à s'installer. C'est uniquement lorsqu'on connait les goûts et l'histoire d'autrui qu'on peut commencer à véritablement l'appeler son ami. C'était à ce point là qu'était leur relation. Un mur semblant infranchissable se dressait alors, un cap... Sans plus tarder, après avoir remis ses vêtements -qui était d'ailleurs un peu en lambeaux- le Gentleman se leva et s'approcha de Yue, lui demandant:
"Yue.. On va peut être voyagé un bout de temps ensemble.. Alors.. J'aimerais en savoir plus sur toi.. C'est vrai; à part ton nom et ton métier de journaliste, je ne sais rien de toi... Où es-tu née... L'âge que tu as... Ta couleur préférée... Toutes sortes de choses..."
Connaissant un minimum Yue, il savait qu'elle ne mettrait pas du coeur à l'ouvrage si elle ne voyait pas un minimum l'intérêt de s'ouvrir à lui alors, offrant un sourire en coin à sa compagne d'aventure, le Gentleman s'empressa de rétorquer..
"C'est un marché. Si tu me dis des choses sur toi, je te dis des choses sur moi. Ne me fais pas croire que tu n'as pas quelques questions qui te turlupinent, comme la signification du tatouage de mon front, ou la raison pour laquelle je n'enlève jamais mon chapeau..."
Ces interrogations étaient perpétuelles dans son esprit.. Peut être qu'il n'aurait pas dû l'entrainer dans toute cette histoire.. Peut être que tous ces coups qu'elle lui envoyait dans les zones les plus sensibles du corps humain -oui, je parle bien de ce que vous pensez !- n'était en faite que le symbole de son inquiétude vis à vis du danger que tout Pirate devait rencontrer sur sa route ? Shikisha restait pensif... Il soupira intérieurement et reporta ses questions pour plus tard.. Ils n'avaient pas vraiment le temps de s'attarder sur ces points, la priorité était de s'échapper de l'île à tout prix. Montant dans le bateau Marine, ils finirent par partir sans que leur départ ne soit remarqué par personne. Tant mieux, il ne manquerait plus que les Marines les poursuivent.. Le Gentleman, malgré le pouvoir de son fruit, n'était pas vraiment en état de lutter, surtout s'il y avait des êtres aussi fort que cette Saber Milena... Après s'être assuré que tout était en ordre au niveau de la navigation, le Pirate décida de s'occuper de ses blessures. Elles étaient nombreuses et devaient être traitées sur le champ sinon le risque d'infection était hautement probable.. Et pas question d'être arrêté dans son aventure à cause d'une banale et risible infection. S'asseyant dans un coin du pont, le Gentleman, sans savoir ce qui lui arrivait, fut bientôt saisi par le col et embarqué sans ménagement vers un autre lieu.. Empêchant son chapeau de tomber d'une main, il jeta un coup d'œil et s'aperçut avec stupeur que c'était bel et bien Yue qui s'amusait à le trainer.. Avait-elle en tête de le soigner ? Ce n'était pas possible.. Si elle voyait ses blessures, elle s'inquiéterait à nouveau... Et Shikisha voulait à tout prix éviter cela. Baissant la tête, le regard vague, l'ombre de son haut-de-forme obscurcissant le haut de son visage, le Gentleman comprenant les sentiments de Yue se tut.
Seul un mot sortit de sa bouche. Son prénom... "Yue.." C'était juste un mot, une syllabe, un son et pourtant cela voulait dire tellement de choses.. Dans ce seul mot, Shikisha la remerciait de s'être toujours soucié de lui. D'être toujours présente. Et lui, bêtement, ne voulait pas voir la vérité en face.. Yue voulait l'aider.. Peut être voulait-elle se faire inconsciemment pardonner de ces séances de tabassage auquel il avait droit ? Après l'avoir empoigné sauvagement par le col, la journaliste obligea le Musicien à s'asseoir, puis, d'une voix qui se voulait rassurante, elle confirma ce que pressentait Shikisha: elle voulait le soigner. Cependant, un peu mal à l'aise et surtout peu habitué à ce genre de traitement attentionné -c'était toujours lui qui prodiguait un traitement attentionné aux autres, qui était toujours dans l'ombre ou au loin, à veiller tranquillement au bonheur d'autrui en sacrifiant le sien...- il préféra refréner ses ardeurs:
"Je préfère m'en occuper, Yue. Cependant, tu peux tout de même m'aider. Tu t'occuperas de mon dos, si tu le veux bien."
Faisant signe à sa compagne d'aventure de poser le matériel médical à ses pieds, il déboutonna sa veste, la plia et la posa soigneusement à côté de lui avant d'ôter son foulard et sa chemise. C'était à présent un Shikisha torse nu qui se présentait à Yue. De la même couleur que son visage, le torse de l'énergumène malchanceux était affublé de pectoraux et d'abdominaux puissants et solides -nul ne pouvait alors ignorer le difficile entrainement auquel il s'était astreint depuis son plus jeune âge- et si, l'on s'approchait plus près, on pouvait distinguer de multiples cicatrices, commune à tout guerrier digne de ce nom, en plus des blessures qu'il s'était vu infligé lors de son combat contre Saber Milena. Son dos et sa poitrine en était infesté comme les tâches que laisserait une maladie. C'était des stigmates du temps où il suivait une voie faite de carnage et de sang. Un temps révolu aujourd'hui. Mais, dans cet amas de marques gagnées dans des combats, il y avait une balafre plus visible que toutes les autres... Elle zébrait le flanc juste sous l'aisselle, laissant une empreinte cruelle reçue lors d'un événement tragique. C'était la cicatrice que son maître, Shifuu Haapu lui avait faite lorsqu'ils avaient combattus l'un contre l'autre. Sa lame avait griffé son flanc alors que la sienne avait pourfendu son corps... Fermant les yeux un infime instant, il ne put retenir les images qui l'assaillaient: flash. Une nuit noire. Deux hommes qui se battent. Un vieux et un jeune. Un éclair qui zèbre le ciel. Les deux hommes se lancent dans une dernière attaque. Lame qui griffe. Lame qui perce. Un vieux tombe, un jeune reste debout. Derniers mots du maître, tristesse.
De nouveau un flash. Il rouvrit les yeux, quitter les méandres du passé pour retourner dans le présent. Le Gentleman prit une bouteille au liquide translucide et s'en aspergea vigoureusement le corps. L'alcool à quatre-vingt-dix degrés coulait sur ses blessures, les désinfectant. L'homme serre les dents. Le picotement est assez intense et très désagréable. Sans se retourner ni parler, Shikisha tendit la bouteille à Yue pour qu'elle applique le même traitement sur son dos où les griffures de Saber Milena étaient bien visibles. Réprimant un grognement de douleur, le Musicien prit cette fois-ci les bandages et commença à bander son corps avec l'aide de la journaliste.. Après quelques minutes à faire cette opération et à se démener avec ses bandelettes, l'homme put enfin ne plus s'inquiéter de ses blessures. Soulagement. Il ne mourrait pas de ses blessures en tout cas. Il faudrait par contre penser à changer les pansements tous les deux jours environ.. Fixant du coin de l'œil la civile, Shikisha désirait lui poser des questions -mais il savait que Yue avait déjà eu beaucoup de mal à s'ouvrir à lui et il ne voulait pas risquer de la faire retourner dans sa coquille.. Dans une relation entre deux personnes, il y a plusieurs étapes ou caps à franchir. Premièrement, il y avait le Cap de la Rencontre. Il fallait supporter l'autre et choisir d'aller vers lui. Au départ, méfiante, Yue, après avoir entendu sa musique s'était peu à peu laissé approcher... Deuxièmement, il y avait le Cap de l'Acceptation. Il fallait arriver à accepter les défauts de l'autre et accepter qu'on ai aussi des défauts. Yue n'avait aucun problème avec cette étape, elle scandait à qui le voulait combien il était malchanceux et combien elle aurait mieux voulue de ne pas le suivre. Troisièmement, il y avait le Cap de la Communication. Il fallait arriver à parler de soi, à s'ouvrir pour qu'une relation plus forte et plus intime commence à s'installer. C'est uniquement lorsqu'on connait les goûts et l'histoire d'autrui qu'on peut commencer à véritablement l'appeler son ami. C'était à ce point là qu'était leur relation. Un mur semblant infranchissable se dressait alors, un cap... Sans plus tarder, après avoir remis ses vêtements -qui était d'ailleurs un peu en lambeaux- le Gentleman se leva et s'approcha de Yue, lui demandant:
"Yue.. On va peut être voyagé un bout de temps ensemble.. Alors.. J'aimerais en savoir plus sur toi.. C'est vrai; à part ton nom et ton métier de journaliste, je ne sais rien de toi... Où es-tu née... L'âge que tu as... Ta couleur préférée... Toutes sortes de choses..."
Connaissant un minimum Yue, il savait qu'elle ne mettrait pas du coeur à l'ouvrage si elle ne voyait pas un minimum l'intérêt de s'ouvrir à lui alors, offrant un sourire en coin à sa compagne d'aventure, le Gentleman s'empressa de rétorquer..
"C'est un marché. Si tu me dis des choses sur toi, je te dis des choses sur moi. Ne me fais pas croire que tu n'as pas quelques questions qui te turlupinent, comme la signification du tatouage de mon front, ou la raison pour laquelle je n'enlève jamais mon chapeau..."
Shikisha On'Tei- ● Modérateur ●
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Re: Moon On The Water [Pv Yue]
« Je ne sais pas quoi faire
lorsqu’il me rend triste. »
lorsqu’il me rend triste. »
Cette fois ci, ça n’était carrément pas passé loin. Nous avions tous les deux risqués de nous faire emprisonner par des marins pour si peu de choses. Par solidarité, par liberté, qu’en sais-je encore, pour des raisons que je ne comprenais pas vraiment, mais pour lesquels je vivais très souvent. Là était la vie de vagabond que je menais, avec lui. Ce n’était rien de plus qu’une bouffée d’air frais qui emplissait mes poumons. Une évasion de plus, le danger à portée de main.
Dans un sens, mieux valait être avec un Pirate qu’un marine. Non ? C’était ma façon de voir les choses, parce que je détestais tout autant les marins que les pirates, si ce n’est plus. Pour moi, la violence gratuite était une horreur et un cauchemar, mais la passivité restait et de loin la pire des choses. C’était comme de l’ignorance, de la lâcheté, une façon de snober les autres en faisant croire à un manque d’information. Manque d’information ? Bah voyons.
Enfin, pour en revenir au véritable sujet, je m’étais mise en tête de donner un coup de main à Shikisha pour ne pas être encombrante pendant le voyage que nous entreprenions. Le soigner était un pas en avant que je faisais sans me rendre compte de l’importance que ça pouvait avoir. Pour lui qui ne faisait que s’occuper des autres, savoir qu’un de ses autres étaient capable de penser à lui devait le dépasser. C’est pour cela qu’il calma mes ardeurs en quelques mots, et je repris à sa suite :
« Tais-toi, homme. J’ai au moins une formation valable là dedans en tant que sportive, alors laisse-toi faire et ou je t’assomme pour me facilité la tâche. »
Ah, quelle autorité et quelle fermeté dans la voix. Tout bons hommes se plieraient à de telles exigences, surtout lorsqu’il s’agit de prendre soin d’eux, n’est-ce pas ? Mais non, pas Shikisha, qui ne mangeait visiblement pas de ce pain là. Il se dévêtit sous mon regard et les choses s’enchainèrent comme coordonnées. Je le laissai participer au soin sans broncher mais surveillai avec attention les précautions prodiguées à chacune de ses blessures, n’en épargnant aucune. Vu le nombre d’attaques qu’il avait subit… Je me demandais comment est-ce qu’il pouvait être en vie. Je faisais en sorte d’éviter au maximum la douleur pour plus de confort…
M’occupant de son dos, pansant chaque marque que je pouvais trouver, je prenais étonnement soin de lui, ce qui me surprenait en fait. Je n’étais pas ce genre de personnes à la base et en venant à cette réflexion, je préférai me rabattre sur une logique implacable qui me faisait agir : mieux valait qu’il soit en forme si le pire venait à arriver, et de ce fait, éviter toutes mésaventures inutiles autant que possible, ce qui, avec Shikisha, était loin d’être aisé. Mais au vu de mon extrême prudence et de son manque à lui de sagesse, nous faisions une paire complémentaire.
C’était donc une aubaine : Je n’avais qu’à l’enfermer dans une salle du navire et ne le sortir que si nécessaire, en cas d’extrême danger (Une tempête au loin ou un bateau pirate qui se ferait trop pressent, par exemple). L’idée me trotta dans la tête pendant un moment, puis je finis par me dire que ce n’était pas très sympa de faire ça à un homme qui se pensait libre, au risque de le frustrer et d’engranger de multiples séquelles psychologiques.
Après avoir fini de m’occuper de Shikisha, je m’étirai longuement pour me remettre en forme. Cette journée m’avait crevé, sans compter sur mon épaule et mon genou qui me faisaient allègrement souffrir et m’arrachaient une petite grimace de douleur. Rien d’inquiétant pour moi, ce n’était que des hématomes qui disparaitraient avec le temps et le repos. L’idéal serait que je n’utilise ni l’un ni l’autre pendant quelques jours, choses encore possible en mer, n’est-ce pas ?
La voix du Gentleman brisa le silence qui s’était installé entre nous et les mots se posèrent doucement sur mes tympans. Il avait un ténor très doux quoiqu’un peu timide pour l’occasion et le demande qu’il me faisait. Il me disait qu’il souhaitait en savoir plus sur moi, ce que j’étais vraiment, en réalité. Cette déclaration me prit un peu au dépourvu mais je faisais mon possible pour garder ma contenance. S’il y avait bien une chose que je ne comprenais pas, c’est qu’on puisse s’intéresser à moi…
Me proposant un marché pour que l’on fasse plus ample connaissance, il fit en sorte de piquer ma curiosité… Mais les choses étaient beaucoup plus compliquées pour moi. J’estimai qu’il était important qu’il fasse ça de son propre chef, qu’il veuille m’en parler de lui-même. Ce marché me plaisait, mais il y avait tant de secrets que je ne voulais pas dire… Les larmes, le sang, le meurtre… si ce n’est plus. En fait, l’échec de ma vie. Je savais qu’on n’en viendrait pas à parler de tout ça simplement… mais je ne voulais pas non plus prendre ce risque…
« Tu refuses de te battre lorsque je suis là et tu es prêt à parler de toi ouvertement sans rien omettre à condition que j’en fasse autant. C’est assez paradoxal, non ? Tu agis si bizarrement… »
Je me stoppai, ma phrase avait été à peine murmurée. La distance qui nous séparait n’était pas bien grande… Et oui, j’avais une certaine facilité à cerner les gens en générale, dû à ma capacité d’observation. Mais avec Shikisha, j’avais du mal à faire des liens pourtant si simple en générale, ni même à imaginer ce qu’il avait pu vivre pour agir de la sorte… Enfin, je repris avec une voix étonnement calme :
« Je n’ai rien d’extraordinaire, ou d’intéressant... Je suis née à l’île des sucreries, j’ai 20 ans et j’aime le violet. »
J’étais de toute évidence experte pour rester dans le vague et semer un peu plus la confusion dans les esprits. Mais moins il en savait sur moi, moins les choses seraient dur pour la suite, non ? Quoi… nous n’allions pas rester ensemble toute notre vie, n’est-ce pas ? Je m’étais jurée de ne pas vivre avec un pirate et de continuer à les détester… si je venais à m’éprendre d’affection pour l’un d’entre eux, autant me jeter à la mer immédiatement.
C’était des croyances et des convictions qui m’avaient si longtemps fait tenir, des idées que je remettais en question avec Shikisha. Et c’était pour moi, pour l’instant, inconcevable de me séparer de ce qui m’avait fait vivre. La haine, certes, l’indifférence, pire encore : la solitude, ma plus fidèle compagne. Mais au moins, j’étais encore là grâce à elles... Et je m’en sortais pas mal, avant. Maintenant, je risquais ma vie à chaque pas que je faisais sur la terre ferme.
En quelques jours, Shikisha avait repoussé mes limites en les bastonnant férocement, m’avait plongé dans un univers si ambigu et troublant que je ne savais plus où donner de la tête. Il m’avait changé, enfermé dans son monde avec mon consentement. Je m’étais dit que ça ne durerait pas, mais parti comme c’était parti, je n’étais pas prête de me séparer de ce joyeux luron. Et j’avais peine à avouer qu’en fait, ces changements là me faisait un bien fou.
« Et tu en connais bien plus que tu ne veux l’admettre de moi... »
Une phrase qui m’avait juste échappée pour l’occasion. Mais c’était vrai, il me connaissait énormément sans même s’en rendre compte. Il savait comment m’agacer, me calmer, me gêner, me faire rire et sourire. Et c’était déjà énorme, non ?
« Tu ne t’en rends peut être pas compte, mais tu es une sorte de privilégier. Je n’ai jamais… jamais vraiment prêté attention à une personne comme j’ai pu le faire avec toi. »
Je m’arrêtai de nouveau, mâchant mes mots au fur et a mesure que je m’entendais les dire. J’avais l’étrange impression de lui communiquer un secret que je n’aurais jamais voulu dire. Rougissante, piquant presque un fard, j’ajoutai pour me rectifier :
« Oublie ce que je viens de dire, c’est carrément stupide. »
Voilà, maintenant j’étais carrément gênée. J’étais handicapée dans les relations humaines, parce que je n’avais jamais appris à communiquer aux gens. Je disais ce que je pensais parfois, mais jamais ce que je ressentais par rapport aux autres, pour la simple et bonne raison que ça venait à me mettre en danger. J’avais une peur irrationnelle de la souffrance, peur d’avoir mal. Si la douleur physique ne me faisait plus rien, j’appréhendai les coups à l’âme que les hommes se portaient si régulièrement.
Et si j’en avais si peur, c’est parce que mon âme, à moi, était déjà si bien entaillée et que je ne voulais plus prendre le risque de lui voir porter offense de nouveau. La blessure était ancrée et sanglante, comme toujours, comme l’image de ce suicide qui me hantait et m’empêcher de fermer l’œil la nuit. Pour moi, dire à Shikisha qu’il avait cette opportunité de me faire du mal, c’était comme lui tendre le bâton pour me faire battre. Or, le musicien n’était peut être pas de ce genre là.
Mais non, non, je ne pouvais pas. Quitte à retourner dans ma coquille et m’y molletonner confortablement, entre ses murs froids et épais. La prison de mon esprit était comme infranchissable, et je ne m’attendais plus à voir quelqu’un réussir à briser les briques que je renforçai un peu plus chaque jour. Je m’inquiétai trop, mais je ne voulais plus avoir mal, non, plus jamais.
« Enfin… Veux-tu me parler de ta famille ? De ta vie ? Juste les grandes lignes, c’est toi qui vois… Et, sous ton chapeau, qu’est-ce qu’il y a ? »
Sur mes mots, j’attrapai des doigts le bout de son chapeau (rappelons qu’il se tenait en face de moi), lui demandant d’un regard interrogateur la permission de voir par moi-même…
Mahou Yue- ● Civil ●
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Re: Moon On The Water [Pv Yue]
[J'espère que tu apprécieras ce poste. ^^"]
Comme il le craignait, Yue réagit tout de suite, bloquant les portes de son coeur. Enfermant celui-ci. Loin de tous. Loin de lui.. Au marché qu'il venait de proposer, elle lui reprocha son attitude paradoxale. C'était vrai. Il était comme cela. Un être illogique, versatile, lunatique. mais n'était-ce pas ce qui faisait son charme ? N'était-ce pas qui donnait tout son piment à son personnage ? N'était-ce pas ce qu'inconsciemment les gens souhaitaient voir ? N'en avait-il pas assez de croiser des gens logiques, terre à terre, ennuyeux ? Il ne voulait pas.. Il ne voulait pas.. Il ne voulait pas qu'elle voit cette facette de lui. Ce Monstre. S'il lui montrait ne serait-ce qu'une seule seconde, peut être ne pourrait-il plus jamais lui parler... La contempler. Lui sourire. Ou même simplement effleurer son âme de sa musique ? Et alors... A quoi bon ? A quoi bon sourire lorsqu'on est seul... A qui.. A qui sourire ? Qui devrait-il contempler ? Et sa musique... Aurait-elle toujours la même beauté s'il ne jouait plus pour elle...? Si elle n'était plus à ses côtés ? Ce n'était qu'un murmure et pourtant, il avait entendu sa phrase. Un lien s'était indéniablement formé entre eux. Un lien fort. Mais ce lien... Était-il incassable ? Peut être que certaines questions trouveraient leurs réponses pendant ce séjour maritime.. Peut être ? Non. Il en était certain. Lorsqu'ils arriveraient sur la prochaine île... Soit ce lien serait définitivement brisée.. Soit.. Soit il serait définitivement plus fort qu'auparavant. Ce voyage allait leur être très profitable. Après un silence pesant, la journaliste surprit Shikisha. Elle parlait. Elle parlait d'elle. Les portes de son coeur s'entrebâillaient, dévoilant de menues et délicates informations sur elle. Des perles de connaissance délicieuses, un met rare et qu'on pouvait longtemps savourer. Ne serait-ce qu'un peu, les portes s'ouvraient et le Musicien pouvait le voir.. Ce coeur... Ce coeur qui demeurait cloitré et qu'on ne pouvait atteindre, restant sur le seuil, terriblement... Frustré. Ce coeur si imprenable venait enfin de dévoiler quelques mots. Certains diront que c'est peu. Que ce n'est rien. Mais c'est faux... C'était un grand pas en avant. Ainsi, le Gentleman apprit l'âge et l'endroit où était née la journaliste.. Voilà vingt ans qu'elle avait vue le jour sur l'île des Sucreries. Combien son enfance avait dû être étrange, entouré de tous ses bonbons multicolores aux saveurs éclectiques... Elle avait vingt ans.. Ils n'avaient donc pas un si grand écart d'âge.. L'impression qu'il était vieux s'ancra en Shikisha mais il chassa cette pensée aussitôt. L'heure n'était pas à l'apitoiement. Il fallait profiter de cet instant.
Un instant unique. La suite des paroles de Yue, qui, étonnamment, pour une fois se faisait verbeuse prolixe, l'attestait. Alors qu'habituellement un silence gêné et complice se serait installé entre les deux compagnons de voyage, aujourd'hui, en cette journée, en cette minute, en cette seconde, la journaliste parlait. D'elle-même. Emportée dans un élan salutaire pour Shikisha. Oui... Enfin, ils conversaient. Réellement. L'homme ferma les yeux, écouta. Il inspirait profondément et gouttait chaque mot de Yue comme autant de délicieux plats aux saveurs épicés et subtiles. En véritable gastronome, il prenait son temps, baignant dans une langueur douce et rêveuse. Elle disait qu'il connaissait bien des choses sur elle, des choses dont on ne parle pas, des choses qui se sentent. C'était vrai. Shikisha avait ce don d'être empathique. A la fois rêveur solitaire et ami précieux. Il avait le don de savoir ce que ressentait les gens, comment ils pouvaient réagir, ce qu'ils aimaient.. Un Musicien doit être à l'écoute de son public, peut être était-ce son métier qui avait influencé ce trait de son caractère ? Elle sous-entendit qu'elle ne conversait pas souvent avec des gens, préférant sans doute la solitude. Elle lui disait qu'il était une exception, qu'elle avait sut s'ouvrir à lui. Apparemment, cette perspective l'étonnait elle-même. Se rendant compte de ce qu'elle venait de dire, une rougeur significative de honte apparut sur son visage. Le Gentleman ne put s'empêcher de pouffer discrètement devant cette preuve de gêne. Yue était finalement une personne comme toutes les autres: elle rougissait. Il laissa apparaitre un sourire discret sur son visage masqué par l'ombre de son couvre-chef.
Il était sur la bonne voie. Shikisha avait maintenant la certitude qu'il arriverait à connaitre plus en détails Yue lors de ce voyage. Les portes qui maintenaient son coeur enfermé céderait irrémédiablement comme sous les efforts d'un crocheteur sur la serrure d'une maison cossue. Il n'abandonnerait pas. Mais pourquoi se donnait-il autant de peine pour elle ? Par amitié, amour, par pure altruisme ? Non. Inconsciemment, s'il voulait ouvrir le coeur de Yue, c'était pour refermer les plaies dans le sien. S'il voulait qu'elle s'exprime sur son passé... C'était peut être pour qu'il se soulage du sien. C'était purement égoïste et terriblement humain... C'était.. Normal. Lorsqu'il vit qu'elle voulait voir ce qu'il y avait sous son chapeau -car il venait de suggérer qu'il y avait plus que son simple crâne- le Gentleman eut le réflexe instantané de saisir celui-ci de l'abaisser.. D'un sourire énigmatique, il déclara à la journaliste:
"Non, pas maintenant. Tu verras ce qu'il y a en dessous lorsqu'il fera nuit. Je pense que cela va te surprendre."
Pour sûr, cela allait la surprendre. Mais Shikisha ne connaissait malheureusement pas l'horrible effroi qu'aurait la journaliste en voyant ce qui se cachait sous son haut-de-forme. Elle voulait, comme il l'avait promis, connaitre des éléments de son passé. Le Musicien aurait préféré plus de détails sur la vie de Yue avant de lui-même raconter la sienne, cela l'aurait aidé. Lorsqu'il repensait à son passée, il ne pouvait s'empêcher de se reprocher sa bêtise d'autrefois, des heures durant. Des heures où des larmes invisibles perlaient sur ses joues, roulaient jusqu'à son menton et s'écrasaient sur le sol. Il ne pleurait plus désormais. Comment le pourrait-il ? Il avait déjà versé toutes les larmes de tristesses de son corps... Ainsi que les larmes de colère et de rage. Devait-il lui révéler ce qu'avait été sa vie ? Devait-il lui conter tout ce qu'il avait fait de vive voix ? Devait-il briser toute la confiance qu'elle avait placée en lui ? Briser leur lien en lui racontant tout, lui offrant ainsi un florilège de ses méfaits et renforçant la monstrueuse image qu'elle avait déjà des Pirates ? Pour l'heure, elle ne devait rien savoir. C'était trop tôt. Plus tard peut être parviendrait-elle à comprendre..? Qui sait.. Shikisha ne méritait, ni ne voulait le pardon. Car, comment peut-on obtenir l'absolution lorsque soi-même on ne se pardonne pas ? Il décida de lui omettre quelques détails et de ne pas lui faire un long récit. Bien que son attitude ne le laissait pas présumer, le Pirate était enfaite un homme qui n'aimait pas parler de lui, préférant laisser planer une aura teintée de mystère autour de sa personne.. Farfouillant dans ses poches, il trouva une cigarette qu'il alluma et qu'il plaça dans sa bouche, souriant, il commença ses confessions.
"Je vais d'abord répondre aux questions que je t'ai posé.. Je suis né à Kujira Island -comme l'omelette que je t'ai faite. J'ai... Vingt-cinq ans. Et mes couleurs préférées sont le noir, le doré et le bleu roi... Ah ! Mon jeu préféré est le Blackjack et mes chiffres préférés sont 21 et 11."
C'était une introduction alléchante. Shikisha préférait parler doucement et le son de sa douce voix grave résonnait agréablement sur les flots. Il préférait cultiver le suspense et commencer par quelques menues révélations. Une révélation qu'il pensait d'ailleurs de choc, car le Musicien se disait, dans toute sa vanité et sa candeur, que Yue ne lui avait sans doute pas affublé un âge. Tirant sa cigarette de sa bouche pour souffler une bouffée de nicotine, le Pirate continua.
"Mes parents.. Mes parents étaient des gens très joyeux. Aimants. Ils s'appelaient Dana et Shina. Ils se sont rencontrés sur mon île natale et cela a été un coup de foudre. Neuf mois après s'être rencontré, ils se fiancèrent. Trois mois plus tard, ils se marièrent. Et neuf mois plus tard encore, dans le crépuscule du 11 Novembre, je naquis. Ma mère m'a dit -et quand j'y repense, c'est assez ironique- qu'ils m'ont nommé Shikisha parce qu'elle aimait beaucoup la musique. Mon prénom s'écrit avec le kanji de Chef d'orchestre(指揮者). Je n'ai ni frère, ni sœur. Ma couleur de peau et mes yeux dorés me viennent de ma mère. Elle m'a racontée qu'elle -que nous- étions les descendants d'une tribu qui avait existé sur GrandLine. Malheureusement.. Ils sont morts il y a peu. De maladie.. Une fin qui ne leur correspondait pas.. Mais c'est peut être mieux ainsi.."
Raconter des choses sur ses parents et sur lui-même avait ravivé de vieilles blessures en Shikisha. Des blessures qui l'assaillaient à présent et le faisait terriblement souffrir. La fin qu'avait connu ses parents était bien plus dramatique qu'il ne l'avait exprimé. C'était une plaie béante dans son coeur et qui ne s'était jamais refermé. Ces parents qu'il n'avait pas revu depuis longtemps et qui étaient quasiment morts dans ses bras. Un épouvantable gâchis. Mais comme il l'avait dit, peut être était-ce mieux ainsi ? Peut être seraient-ils morts dans des conditions plus dramatiques encore ? Et puis, s'ils n'étaient pas morts, auraient-ils pu lui transmettre cet Héritage ? On pouvait dire tout ce qu'on voulait, nos parents nous laissent indéniablement des choses. Et son Héritage n'aurait pas pu être meilleur... Et pire à la fois. Voir tous ceux qu'il aimait mourir par sa faute. C'était la condition qu'il avait eu à remplir pour comprendre la véritable valeur de notions qu'il dédaignait alors. La souffrance l'avait indéniablement fait grandir et avait fait de lui l'homme qu'il était. L'homme qui parlait à présent à Yue. Le regard vague, triste, le Gentleman reprit son discours.
"Ma vie... Il y a tellement de choses que j'ai faite en vingt cinq ans. Tu ne me croiras sans doute pas Yue, mais je n'ai pas toujours été ainsi. Lorsque j'étais plus jeune, j'étais arrogant, méprisable, un véritable petit imbécile qui se croyait plus fort que tout le monde. Et puis.. J'ai rencontré un homme. C'est lui qui m'a initié à la Musique. Il m'a ouvert les yeux peu à peu. Sur ce que la Musique pouvait apporter au Monde. Sur mes erreurs..."
Il s'arrêta brusquement. Sa voix était chargée d'émotions et il ne pouvait continuer. Il ne pouvait dire ce qui était arrivé par la suite. Il ne pouvait tout simplement pas. Il sentait que s'il continuait, jamais Yue ne le regarderait de la même façon... Elle, qui était farouchement opposé aux Pirates.. Si elle connaissait la Vérité.. Si elle savait que c'était lui qui avait fait tué ses parents.. Soupirant et retenant ses larmes, Shikisha releva la tête tout en écrasant sa cigarette entre son index et son majeur. D'un sourire triste, il demanda à Yue:
"Dis moi, Yue.. Tu détestes vraiment les Pirates ? Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? Et toi, ta vie, comment était-elle avant de me rencontrer..?"
Alors que le silence emplissait le bateau, seulement coupé par le bruit du vent, le Soleil commençait à décliner...
Shikisha's OST(The Seatbelts~~Road To The West)
Comme il le craignait, Yue réagit tout de suite, bloquant les portes de son coeur. Enfermant celui-ci. Loin de tous. Loin de lui.. Au marché qu'il venait de proposer, elle lui reprocha son attitude paradoxale. C'était vrai. Il était comme cela. Un être illogique, versatile, lunatique. mais n'était-ce pas ce qui faisait son charme ? N'était-ce pas qui donnait tout son piment à son personnage ? N'était-ce pas ce qu'inconsciemment les gens souhaitaient voir ? N'en avait-il pas assez de croiser des gens logiques, terre à terre, ennuyeux ? Il ne voulait pas.. Il ne voulait pas.. Il ne voulait pas qu'elle voit cette facette de lui. Ce Monstre. S'il lui montrait ne serait-ce qu'une seule seconde, peut être ne pourrait-il plus jamais lui parler... La contempler. Lui sourire. Ou même simplement effleurer son âme de sa musique ? Et alors... A quoi bon ? A quoi bon sourire lorsqu'on est seul... A qui.. A qui sourire ? Qui devrait-il contempler ? Et sa musique... Aurait-elle toujours la même beauté s'il ne jouait plus pour elle...? Si elle n'était plus à ses côtés ? Ce n'était qu'un murmure et pourtant, il avait entendu sa phrase. Un lien s'était indéniablement formé entre eux. Un lien fort. Mais ce lien... Était-il incassable ? Peut être que certaines questions trouveraient leurs réponses pendant ce séjour maritime.. Peut être ? Non. Il en était certain. Lorsqu'ils arriveraient sur la prochaine île... Soit ce lien serait définitivement brisée.. Soit.. Soit il serait définitivement plus fort qu'auparavant. Ce voyage allait leur être très profitable. Après un silence pesant, la journaliste surprit Shikisha. Elle parlait. Elle parlait d'elle. Les portes de son coeur s'entrebâillaient, dévoilant de menues et délicates informations sur elle. Des perles de connaissance délicieuses, un met rare et qu'on pouvait longtemps savourer. Ne serait-ce qu'un peu, les portes s'ouvraient et le Musicien pouvait le voir.. Ce coeur... Ce coeur qui demeurait cloitré et qu'on ne pouvait atteindre, restant sur le seuil, terriblement... Frustré. Ce coeur si imprenable venait enfin de dévoiler quelques mots. Certains diront que c'est peu. Que ce n'est rien. Mais c'est faux... C'était un grand pas en avant. Ainsi, le Gentleman apprit l'âge et l'endroit où était née la journaliste.. Voilà vingt ans qu'elle avait vue le jour sur l'île des Sucreries. Combien son enfance avait dû être étrange, entouré de tous ses bonbons multicolores aux saveurs éclectiques... Elle avait vingt ans.. Ils n'avaient donc pas un si grand écart d'âge.. L'impression qu'il était vieux s'ancra en Shikisha mais il chassa cette pensée aussitôt. L'heure n'était pas à l'apitoiement. Il fallait profiter de cet instant.
Un instant unique. La suite des paroles de Yue, qui, étonnamment, pour une fois se faisait verbeuse prolixe, l'attestait. Alors qu'habituellement un silence gêné et complice se serait installé entre les deux compagnons de voyage, aujourd'hui, en cette journée, en cette minute, en cette seconde, la journaliste parlait. D'elle-même. Emportée dans un élan salutaire pour Shikisha. Oui... Enfin, ils conversaient. Réellement. L'homme ferma les yeux, écouta. Il inspirait profondément et gouttait chaque mot de Yue comme autant de délicieux plats aux saveurs épicés et subtiles. En véritable gastronome, il prenait son temps, baignant dans une langueur douce et rêveuse. Elle disait qu'il connaissait bien des choses sur elle, des choses dont on ne parle pas, des choses qui se sentent. C'était vrai. Shikisha avait ce don d'être empathique. A la fois rêveur solitaire et ami précieux. Il avait le don de savoir ce que ressentait les gens, comment ils pouvaient réagir, ce qu'ils aimaient.. Un Musicien doit être à l'écoute de son public, peut être était-ce son métier qui avait influencé ce trait de son caractère ? Elle sous-entendit qu'elle ne conversait pas souvent avec des gens, préférant sans doute la solitude. Elle lui disait qu'il était une exception, qu'elle avait sut s'ouvrir à lui. Apparemment, cette perspective l'étonnait elle-même. Se rendant compte de ce qu'elle venait de dire, une rougeur significative de honte apparut sur son visage. Le Gentleman ne put s'empêcher de pouffer discrètement devant cette preuve de gêne. Yue était finalement une personne comme toutes les autres: elle rougissait. Il laissa apparaitre un sourire discret sur son visage masqué par l'ombre de son couvre-chef.
"Non, pas maintenant. Tu verras ce qu'il y a en dessous lorsqu'il fera nuit. Je pense que cela va te surprendre."
Pour sûr, cela allait la surprendre. Mais Shikisha ne connaissait malheureusement pas l'horrible effroi qu'aurait la journaliste en voyant ce qui se cachait sous son haut-de-forme. Elle voulait, comme il l'avait promis, connaitre des éléments de son passé. Le Musicien aurait préféré plus de détails sur la vie de Yue avant de lui-même raconter la sienne, cela l'aurait aidé. Lorsqu'il repensait à son passée, il ne pouvait s'empêcher de se reprocher sa bêtise d'autrefois, des heures durant. Des heures où des larmes invisibles perlaient sur ses joues, roulaient jusqu'à son menton et s'écrasaient sur le sol. Il ne pleurait plus désormais. Comment le pourrait-il ? Il avait déjà versé toutes les larmes de tristesses de son corps... Ainsi que les larmes de colère et de rage. Devait-il lui révéler ce qu'avait été sa vie ? Devait-il lui conter tout ce qu'il avait fait de vive voix ? Devait-il briser toute la confiance qu'elle avait placée en lui ? Briser leur lien en lui racontant tout, lui offrant ainsi un florilège de ses méfaits et renforçant la monstrueuse image qu'elle avait déjà des Pirates ? Pour l'heure, elle ne devait rien savoir. C'était trop tôt. Plus tard peut être parviendrait-elle à comprendre..? Qui sait.. Shikisha ne méritait, ni ne voulait le pardon. Car, comment peut-on obtenir l'absolution lorsque soi-même on ne se pardonne pas ? Il décida de lui omettre quelques détails et de ne pas lui faire un long récit. Bien que son attitude ne le laissait pas présumer, le Pirate était enfaite un homme qui n'aimait pas parler de lui, préférant laisser planer une aura teintée de mystère autour de sa personne.. Farfouillant dans ses poches, il trouva une cigarette qu'il alluma et qu'il plaça dans sa bouche, souriant, il commença ses confessions.
"Je vais d'abord répondre aux questions que je t'ai posé.. Je suis né à Kujira Island -comme l'omelette que je t'ai faite. J'ai... Vingt-cinq ans. Et mes couleurs préférées sont le noir, le doré et le bleu roi... Ah ! Mon jeu préféré est le Blackjack et mes chiffres préférés sont 21 et 11."
C'était une introduction alléchante. Shikisha préférait parler doucement et le son de sa douce voix grave résonnait agréablement sur les flots. Il préférait cultiver le suspense et commencer par quelques menues révélations. Une révélation qu'il pensait d'ailleurs de choc, car le Musicien se disait, dans toute sa vanité et sa candeur, que Yue ne lui avait sans doute pas affublé un âge. Tirant sa cigarette de sa bouche pour souffler une bouffée de nicotine, le Pirate continua.
"Mes parents.. Mes parents étaient des gens très joyeux. Aimants. Ils s'appelaient Dana et Shina. Ils se sont rencontrés sur mon île natale et cela a été un coup de foudre. Neuf mois après s'être rencontré, ils se fiancèrent. Trois mois plus tard, ils se marièrent. Et neuf mois plus tard encore, dans le crépuscule du 11 Novembre, je naquis. Ma mère m'a dit -et quand j'y repense, c'est assez ironique- qu'ils m'ont nommé Shikisha parce qu'elle aimait beaucoup la musique. Mon prénom s'écrit avec le kanji de Chef d'orchestre(指揮者). Je n'ai ni frère, ni sœur. Ma couleur de peau et mes yeux dorés me viennent de ma mère. Elle m'a racontée qu'elle -que nous- étions les descendants d'une tribu qui avait existé sur GrandLine. Malheureusement.. Ils sont morts il y a peu. De maladie.. Une fin qui ne leur correspondait pas.. Mais c'est peut être mieux ainsi.."
Raconter des choses sur ses parents et sur lui-même avait ravivé de vieilles blessures en Shikisha. Des blessures qui l'assaillaient à présent et le faisait terriblement souffrir. La fin qu'avait connu ses parents était bien plus dramatique qu'il ne l'avait exprimé. C'était une plaie béante dans son coeur et qui ne s'était jamais refermé. Ces parents qu'il n'avait pas revu depuis longtemps et qui étaient quasiment morts dans ses bras. Un épouvantable gâchis. Mais comme il l'avait dit, peut être était-ce mieux ainsi ? Peut être seraient-ils morts dans des conditions plus dramatiques encore ? Et puis, s'ils n'étaient pas morts, auraient-ils pu lui transmettre cet Héritage ? On pouvait dire tout ce qu'on voulait, nos parents nous laissent indéniablement des choses. Et son Héritage n'aurait pas pu être meilleur... Et pire à la fois. Voir tous ceux qu'il aimait mourir par sa faute. C'était la condition qu'il avait eu à remplir pour comprendre la véritable valeur de notions qu'il dédaignait alors. La souffrance l'avait indéniablement fait grandir et avait fait de lui l'homme qu'il était. L'homme qui parlait à présent à Yue. Le regard vague, triste, le Gentleman reprit son discours.
"Ma vie... Il y a tellement de choses que j'ai faite en vingt cinq ans. Tu ne me croiras sans doute pas Yue, mais je n'ai pas toujours été ainsi. Lorsque j'étais plus jeune, j'étais arrogant, méprisable, un véritable petit imbécile qui se croyait plus fort que tout le monde. Et puis.. J'ai rencontré un homme. C'est lui qui m'a initié à la Musique. Il m'a ouvert les yeux peu à peu. Sur ce que la Musique pouvait apporter au Monde. Sur mes erreurs..."
Il s'arrêta brusquement. Sa voix était chargée d'émotions et il ne pouvait continuer. Il ne pouvait dire ce qui était arrivé par la suite. Il ne pouvait tout simplement pas. Il sentait que s'il continuait, jamais Yue ne le regarderait de la même façon... Elle, qui était farouchement opposé aux Pirates.. Si elle connaissait la Vérité.. Si elle savait que c'était lui qui avait fait tué ses parents.. Soupirant et retenant ses larmes, Shikisha releva la tête tout en écrasant sa cigarette entre son index et son majeur. D'un sourire triste, il demanda à Yue:
"Dis moi, Yue.. Tu détestes vraiment les Pirates ? Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? Et toi, ta vie, comment était-elle avant de me rencontrer..?"
Alors que le silence emplissait le bateau, seulement coupé par le bruit du vent, le Soleil commençait à décliner...
Shikisha On'Tei- ● Modérateur ●
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Date d'inscription : 21/11/2009
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Re: Moon On The Water [Pv Yue]
… Ne m’en veux pas trop longtemps,
cela te serait inutile …
cela te serait inutile …
« Je suis plus douée pour le Poker, pour ma part. »
Je lui fis un sourire franc qui traduisait presque la passion que j’avais pour les jeux de cartes. Véritablement, j’adorai ça ! Et j’étais vraiment douée au Poker parce que c’était un jeu que je trouvais étonnement intéressant et simple. Yamato m’expliqua que c’est parce que je trichai que j’arrivai si bien à gagner. Je ne m’en rendais pas compte à l’époque, mais il avait raison : compter les cartes au Poker, c’est mal. Mais même sans compter, de toute façon, j’arrivai à chaque fois à gagner haut la main.
ce qui faisait bien entendu rager Yamato qui n’avait de cesse de me réprimander alors que je ne trichai pas. Le souvenir de ses crises de nerfs me revint en mémoire et fit naître un sourire sur mes lèvres. Faut dire que j’en profitai à chaque fois pour l’enfoncer un peu plus, tellement j’étais fière d’avoir remporté cette victoire contre lui. C’était là la seule matière ou j’arrivai à le battre à plates coutures. Des petites anecdotes comme celle-ci, j’en avais des centaines.
C’était Yamato qui m’avait tout enseigné et j’avais un souvenir plus clair de lui que de mon propre père. C’est ces moments limpides dans ma mémoire qui m’empêchaient de dire aux gens que j’étais orpheline, parce que j’avais eu un appuie, fiable et fort, qui m’avait porté bien plus haut que je ne pouvais l’imaginer. Il m’avait aidé et sorti la tête de l’eau lorsque je me noyais… Il n’avait pas été capable de tout, mais à sa façon, à sa portée, il m’avait sauvé.
J’avais, dans ce début de vie, frôler tant de fois le fond de gouffre, l’effleurant à chaque fois en me demandant comment est-ce que je pourrais remonter cette pente effroyablement grande. Des dépressions passagères et d’autres beaucoup plus longue, des crises impromptues et qui faisaient tant de ravages. Mon esprit était en cendre depuis longtemps, mon cœur, lui, saignait toujours abondement dans sa cage, tentant vainement de guérir.
J’avais aussi l’impression que Shikisha vivait à peu près les mêmes souvenirs, à chaque fois, s’étant fermement installé dans son passé. Il avait beau être un homme fort, charmant et Gentleman, il semblait subir ses côtés obscurs, ses secrets et le temps révolu qui le torturait. Comme pris d’assaut à chaque fois un peu plus par des instants terminés, des faits sur lesquels il ne pourrait jamais revenir et qu’il voulait changer, à n’importe quel prix.
Qui ne souhaitait pas revoir une partie de son histoire, pour la rendre meilleure ? Pour ne plus avoir à en souffrir ? Qui ?... Tout le monde, c’était humain, voulait effacer un instant, un souvenir, ne serait-ce une seconde… Cette seconde durant laquelle tout à basculé. Comme quoi, le destin n’était qu’un fourbe, qui se jouait de l’humanité tout entière et qui formait des hommes à chaque fois un peu plus vils. Elle nous faisait faire de mauvaises rencontres, de mauvaises actions, des mauvais choix, si ce n’est… pire encore…
« Ce nom te va à merveille ! Décidément… ! Le mien signifie « Lune ». Mon nom de famille, Mahou, signifie « Magie »… »
J’en profitai pour faire tourner l’une de mes cartes de jeu au creux de ma main et de la faire disparaitre d’un tour de passe-passe dont j’avais le secret, un sourire aux lèvres…
Shikisha me parla alors de lui, de sa famille… Mais j’avais l’étrange impression que plus il parlait, plus son regard se fermait, la tristesse prenant le pas sur sa gaieté naturelle. Son sourire joyeux était remplacé par une risette plus amère et je sentais, que comme moi, il s’en voulait, pour quelque chose. Comment réagir face à ça ? Je n’en avais aucune idée, mais je cherchais les mots justes, pour lui dire qu’il n’avait pas à s’en faire, qu’après tout : nous avons tous eu un passé. Un passé duquel l’on est plus ou moins fier, il faut le dire…
« Nous avons tous nos tords et nos regrets. Nous faisons tous des erreurs. Et les erreurs du passés sont celles qui nous font le plus progresser… Enfin, je crois. »
Je fis une pause, arquant un sourcil. Je m’étonnai moi-même d’avoir dit cela. Oui, l’on tire profil de nos erreurs passées, mais il fallait du temps pour ça, un temps considérable…
« Il faut que tu saches, Shikisha, que ce qui compte c’est qu’importe ce que tu as pu être, je n’ai pas à te juger ni à te blâmer. Je ne suis pas une sainte, crois-moi. Et il serait malvenu de ma part d’oser parler sur des actes révolus… Parler de ton passé te rend triste et j’en suis désolée. Je ne tiens pas à rouvrir les vieilles blessures, et c’est pour ça que je préfèrerai que tu m’en parles de toi-même, le jour ou tu en auras envie et que tu auras enfin fait le point là-dessus… »
Je marquai une pause en lui faisant mon plus beau sourire, reprenant à la suite :
« Et je te prends pour ce que tu es, tout entier, avec tes défauts et tes qualités et même ton histoire ! »
Et ma voix était étonnement douce. Que Shikisha en profite, ce genre d’agissement chez moi était rare, pour ne pas dire légendaire. Mais je ne pouvais me comporter autrement devant cette moue triste et ces yeux sombres et mystérieux. Il me semblait agir en amie, en personne sur qui il pouvait compter. La relation avec Shikisha ressemblait étrangement à celle que j’entretenais avec Akira, lorsque j’étais encore sur mon île natale. Oh, peut être en un peu moins compliquée et poussée… mais avec le temps, je savais que Shikisha en saurait autant qu’Akira sur moi, si ce n’est plus…
« Dis-moi, Yue... Tu détestes vraiment les Pirates ? Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? »
C’était décidément un sujet qui fâchait, de mon côté du moins. Je n’aimais pas en parler, mais je savais que je pouvais éviter de m’énerver vraiment face à Shikisha. Je ne me mettrais pas à hurler tout de suite et à vomir la haine et la rancœur que je tenais pour les gens de ce statut… Je l’espérai en tout cas. Triturant mes doigts en baissant les yeux, je l’écoutais poursuivre sa demande.
« Oui, je déteste vraiment les pirates. »
Ça avait au moins le mérite d’être clair. Et je savais aussi que cela l’attristerait. Mais je n’y pouvais rien, rien du tout, du moins, pas temps que je n’aurais pas effacé et balayé la rancœur qui s’accumulait chez moi. C’était l’arrière goût d’une vengeance accomplie, me semblait-il…
« Et avant de te connaître… J’avais une vie normale, presque banale. Un travail et une maison, quelque chose de tranquille. Je voyageai beaucoup pour mon travail… Et j’essayai de reconstruire ce que certain c’était amusé à détruire. »
Mes derniers mots n’étaient qu’à peine murmurer, peut être seulement pensé. Il me semblait qu’ils m’avaient échappé sans que je ne veuille vraiment les dire. Ils étaient sortis bien malgré moi et je m’étonnai encore de les voir s’enfuir ainsi. J’avais l’étrange impression que Shikisha délié ma langue, et j’en avais même peur. Et si j’en venais à trop en dire ? Mes idées s’enchainaient dans ma tête et les mots se bousculaient devant mes lèvres pour passer. Je ne voyais pas par quoi commencer, ni quoi dire.
Comment était ma vie avant de le connaître ? Je ne m’en souviens plus. Ou avais-je simplement peur de m’en souvenir. De mon enfance, il ne me restait rien, de mon histoire, que de vagues instants qui me hantaient, quelques images qui m’avaient marqué, comme au fer. Mais du reste, des moments heureux, du visage de mes parents, des sourires de ma mère et des rires de mon père… Qu’était-ce pour moi ? Plus rien.
Je me délectai de mon histoire et de mes souvenirs, m’attachant fermement à l’idée qu’elle n’était pas la mienne et que je voulais l’oublier parce qu’elle était derrière moi. Mais le sang sur les mains reste à jamais, coulant inlassablement le long des doigts, perlant sur la paume et le dos, revenant en rêves, la nuit comme le jour, à chaque fois que je daignai simplement fermer les yeux. Mon histoire, en fait, me poursuivait. J’étais comme ronger par cette dernière et gangrenait, par la même occasion.
« Je n’ai pas de souvenirs d’enfance, pas qui me viennent en tête en tout cas. Comme toi, je suis née de deux parents qui s’aimaient trop. Papa était marin et m’a donné sa passion pour la boxe. Maman, elle, était libraire et m’a donné sa passion pour l’écriture. Et comme toi, aujourd’hui, mes deux parents sont morts… Tués par des Pirates. »
Mon sang ne fit qu’un tour dans mon corps et ma voix s’étrangla. J’aurais voulu hurler, en fait… Et j’en étais venu à cette conclusion, bien malgré moi… Oui, ces Pirates avaient tués mes parents : mon père en le transperçant et en le torturant, ma mère en lui autant l’être qu’elle aimait le plus au monde. Et ils avaient fait une autre victime : moi, qui étais maintenant malade… Malade de savoir tout ce que j’avais fait pour chasser cette vengeance qui rongeait mes entrailles, et encore plus à présent que j’avais encore ces images, ces odeurs et ses bruits dans la tête, qui revenaient… Sans cesse… à me rendre folle.
« Tu vois, j’ai toute les raisons du monde de détester les Pirates… … … Ce n’est pas à deux ans que l’on peut affronter la vie ! Pas seule en tout cas ! Et ces … Pirates (l’on pouvait remarquer tous les efforts que je faisais pour contenir ma haine) … ont fait ce choix pour moi, m’ont retiré tout ce que j’avais et m’ont dit « tiens, débrouille toi ! ». Alors oui, à se débrouiller seule, on en vient à détester tout le monde, a haïr n’importe qui et à ne faire confiance à personne ! Et on finit par commettre le pire !… »
Je m’interrompis, consciente alors que j’en avais beaucoup trop dit. Je m’étais laissée emporter, sur ma lancée je n’avais pas pu m’arrêter. Ça me rendait dingue maintenant que j’y pensais. Presque avais-je envie de pleurer à présent. Et plus j’y songeai, plus les larmes me montaient aux yeux. Je pris une grande bouffée d’air et tournai les yeux vers la fenêtre qui donnait sur l’extérieur. Le jour partait progressivement, le soleil se cachant derrière l’horizon. Je repris d’une voix nettement plus calme :
« Mais là n’est pas le sujet. »
Voilà, c’était dit et conclut. Je ne pouvais pas mener mon monologue plus loin, j’avais déjà l’impression d’en avoir beaucoup trop dit. Me mordant la langue en me renfrognant presque, je triturai toujours mes doigts nerveusement. Shikisha devait me prendre pour une folle, voir même s’imaginer le pire, pour au final chercher un plan astucieux pour me mettre à l’eau et se débarrasser de moi. Mais qu’importait, j’étais beaucoup plus perturbée pour avoir laissé échapper trop de choses. Il était temps pour moi de retourner dans ma fosse et de ne plus en sortir. Objectivement, il en savait assez sur moi et n’avait qu’à s’imaginer le reste, je ne pouvais plus risquer d’en dévoiler plus… pour l’instant.
« Comment c’était, pour toi aussi, avant de me connaître ? Et tes tatouages, que signifient-ils ? »
Je lui fis un sourire franc qui traduisait presque la passion que j’avais pour les jeux de cartes. Véritablement, j’adorai ça ! Et j’étais vraiment douée au Poker parce que c’était un jeu que je trouvais étonnement intéressant et simple. Yamato m’expliqua que c’est parce que je trichai que j’arrivai si bien à gagner. Je ne m’en rendais pas compte à l’époque, mais il avait raison : compter les cartes au Poker, c’est mal. Mais même sans compter, de toute façon, j’arrivai à chaque fois à gagner haut la main.
ce qui faisait bien entendu rager Yamato qui n’avait de cesse de me réprimander alors que je ne trichai pas. Le souvenir de ses crises de nerfs me revint en mémoire et fit naître un sourire sur mes lèvres. Faut dire que j’en profitai à chaque fois pour l’enfoncer un peu plus, tellement j’étais fière d’avoir remporté cette victoire contre lui. C’était là la seule matière ou j’arrivai à le battre à plates coutures. Des petites anecdotes comme celle-ci, j’en avais des centaines.
C’était Yamato qui m’avait tout enseigné et j’avais un souvenir plus clair de lui que de mon propre père. C’est ces moments limpides dans ma mémoire qui m’empêchaient de dire aux gens que j’étais orpheline, parce que j’avais eu un appuie, fiable et fort, qui m’avait porté bien plus haut que je ne pouvais l’imaginer. Il m’avait aidé et sorti la tête de l’eau lorsque je me noyais… Il n’avait pas été capable de tout, mais à sa façon, à sa portée, il m’avait sauvé.
J’avais, dans ce début de vie, frôler tant de fois le fond de gouffre, l’effleurant à chaque fois en me demandant comment est-ce que je pourrais remonter cette pente effroyablement grande. Des dépressions passagères et d’autres beaucoup plus longue, des crises impromptues et qui faisaient tant de ravages. Mon esprit était en cendre depuis longtemps, mon cœur, lui, saignait toujours abondement dans sa cage, tentant vainement de guérir.
J’avais aussi l’impression que Shikisha vivait à peu près les mêmes souvenirs, à chaque fois, s’étant fermement installé dans son passé. Il avait beau être un homme fort, charmant et Gentleman, il semblait subir ses côtés obscurs, ses secrets et le temps révolu qui le torturait. Comme pris d’assaut à chaque fois un peu plus par des instants terminés, des faits sur lesquels il ne pourrait jamais revenir et qu’il voulait changer, à n’importe quel prix.
Qui ne souhaitait pas revoir une partie de son histoire, pour la rendre meilleure ? Pour ne plus avoir à en souffrir ? Qui ?... Tout le monde, c’était humain, voulait effacer un instant, un souvenir, ne serait-ce une seconde… Cette seconde durant laquelle tout à basculé. Comme quoi, le destin n’était qu’un fourbe, qui se jouait de l’humanité tout entière et qui formait des hommes à chaque fois un peu plus vils. Elle nous faisait faire de mauvaises rencontres, de mauvaises actions, des mauvais choix, si ce n’est… pire encore…
« Ce nom te va à merveille ! Décidément… ! Le mien signifie « Lune ». Mon nom de famille, Mahou, signifie « Magie »… »
J’en profitai pour faire tourner l’une de mes cartes de jeu au creux de ma main et de la faire disparaitre d’un tour de passe-passe dont j’avais le secret, un sourire aux lèvres…
Shikisha me parla alors de lui, de sa famille… Mais j’avais l’étrange impression que plus il parlait, plus son regard se fermait, la tristesse prenant le pas sur sa gaieté naturelle. Son sourire joyeux était remplacé par une risette plus amère et je sentais, que comme moi, il s’en voulait, pour quelque chose. Comment réagir face à ça ? Je n’en avais aucune idée, mais je cherchais les mots justes, pour lui dire qu’il n’avait pas à s’en faire, qu’après tout : nous avons tous eu un passé. Un passé duquel l’on est plus ou moins fier, il faut le dire…
« Nous avons tous nos tords et nos regrets. Nous faisons tous des erreurs. Et les erreurs du passés sont celles qui nous font le plus progresser… Enfin, je crois. »
Je fis une pause, arquant un sourcil. Je m’étonnai moi-même d’avoir dit cela. Oui, l’on tire profil de nos erreurs passées, mais il fallait du temps pour ça, un temps considérable…
« Il faut que tu saches, Shikisha, que ce qui compte c’est qu’importe ce que tu as pu être, je n’ai pas à te juger ni à te blâmer. Je ne suis pas une sainte, crois-moi. Et il serait malvenu de ma part d’oser parler sur des actes révolus… Parler de ton passé te rend triste et j’en suis désolée. Je ne tiens pas à rouvrir les vieilles blessures, et c’est pour ça que je préfèrerai que tu m’en parles de toi-même, le jour ou tu en auras envie et que tu auras enfin fait le point là-dessus… »
Je marquai une pause en lui faisant mon plus beau sourire, reprenant à la suite :
« Et je te prends pour ce que tu es, tout entier, avec tes défauts et tes qualités et même ton histoire ! »
Et ma voix était étonnement douce. Que Shikisha en profite, ce genre d’agissement chez moi était rare, pour ne pas dire légendaire. Mais je ne pouvais me comporter autrement devant cette moue triste et ces yeux sombres et mystérieux. Il me semblait agir en amie, en personne sur qui il pouvait compter. La relation avec Shikisha ressemblait étrangement à celle que j’entretenais avec Akira, lorsque j’étais encore sur mon île natale. Oh, peut être en un peu moins compliquée et poussée… mais avec le temps, je savais que Shikisha en saurait autant qu’Akira sur moi, si ce n’est plus…
« Dis-moi, Yue... Tu détestes vraiment les Pirates ? Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? »
C’était décidément un sujet qui fâchait, de mon côté du moins. Je n’aimais pas en parler, mais je savais que je pouvais éviter de m’énerver vraiment face à Shikisha. Je ne me mettrais pas à hurler tout de suite et à vomir la haine et la rancœur que je tenais pour les gens de ce statut… Je l’espérai en tout cas. Triturant mes doigts en baissant les yeux, je l’écoutais poursuivre sa demande.
« Oui, je déteste vraiment les pirates. »
Ça avait au moins le mérite d’être clair. Et je savais aussi que cela l’attristerait. Mais je n’y pouvais rien, rien du tout, du moins, pas temps que je n’aurais pas effacé et balayé la rancœur qui s’accumulait chez moi. C’était l’arrière goût d’une vengeance accomplie, me semblait-il…
« Et avant de te connaître… J’avais une vie normale, presque banale. Un travail et une maison, quelque chose de tranquille. Je voyageai beaucoup pour mon travail… Et j’essayai de reconstruire ce que certain c’était amusé à détruire. »
Mes derniers mots n’étaient qu’à peine murmurer, peut être seulement pensé. Il me semblait qu’ils m’avaient échappé sans que je ne veuille vraiment les dire. Ils étaient sortis bien malgré moi et je m’étonnai encore de les voir s’enfuir ainsi. J’avais l’étrange impression que Shikisha délié ma langue, et j’en avais même peur. Et si j’en venais à trop en dire ? Mes idées s’enchainaient dans ma tête et les mots se bousculaient devant mes lèvres pour passer. Je ne voyais pas par quoi commencer, ni quoi dire.
Comment était ma vie avant de le connaître ? Je ne m’en souviens plus. Ou avais-je simplement peur de m’en souvenir. De mon enfance, il ne me restait rien, de mon histoire, que de vagues instants qui me hantaient, quelques images qui m’avaient marqué, comme au fer. Mais du reste, des moments heureux, du visage de mes parents, des sourires de ma mère et des rires de mon père… Qu’était-ce pour moi ? Plus rien.
Je me délectai de mon histoire et de mes souvenirs, m’attachant fermement à l’idée qu’elle n’était pas la mienne et que je voulais l’oublier parce qu’elle était derrière moi. Mais le sang sur les mains reste à jamais, coulant inlassablement le long des doigts, perlant sur la paume et le dos, revenant en rêves, la nuit comme le jour, à chaque fois que je daignai simplement fermer les yeux. Mon histoire, en fait, me poursuivait. J’étais comme ronger par cette dernière et gangrenait, par la même occasion.
… Elle m’a appartenu, quelque soit ma ténacité à affirmer qu’elle ne m’appartient plus …
« Je n’ai pas de souvenirs d’enfance, pas qui me viennent en tête en tout cas. Comme toi, je suis née de deux parents qui s’aimaient trop. Papa était marin et m’a donné sa passion pour la boxe. Maman, elle, était libraire et m’a donné sa passion pour l’écriture. Et comme toi, aujourd’hui, mes deux parents sont morts… Tués par des Pirates. »
Mon sang ne fit qu’un tour dans mon corps et ma voix s’étrangla. J’aurais voulu hurler, en fait… Et j’en étais venu à cette conclusion, bien malgré moi… Oui, ces Pirates avaient tués mes parents : mon père en le transperçant et en le torturant, ma mère en lui autant l’être qu’elle aimait le plus au monde. Et ils avaient fait une autre victime : moi, qui étais maintenant malade… Malade de savoir tout ce que j’avais fait pour chasser cette vengeance qui rongeait mes entrailles, et encore plus à présent que j’avais encore ces images, ces odeurs et ses bruits dans la tête, qui revenaient… Sans cesse… à me rendre folle.
« Tu vois, j’ai toute les raisons du monde de détester les Pirates… … … Ce n’est pas à deux ans que l’on peut affronter la vie ! Pas seule en tout cas ! Et ces … Pirates (l’on pouvait remarquer tous les efforts que je faisais pour contenir ma haine) … ont fait ce choix pour moi, m’ont retiré tout ce que j’avais et m’ont dit « tiens, débrouille toi ! ». Alors oui, à se débrouiller seule, on en vient à détester tout le monde, a haïr n’importe qui et à ne faire confiance à personne ! Et on finit par commettre le pire !… »
Je m’interrompis, consciente alors que j’en avais beaucoup trop dit. Je m’étais laissée emporter, sur ma lancée je n’avais pas pu m’arrêter. Ça me rendait dingue maintenant que j’y pensais. Presque avais-je envie de pleurer à présent. Et plus j’y songeai, plus les larmes me montaient aux yeux. Je pris une grande bouffée d’air et tournai les yeux vers la fenêtre qui donnait sur l’extérieur. Le jour partait progressivement, le soleil se cachant derrière l’horizon. Je repris d’une voix nettement plus calme :
« Mais là n’est pas le sujet. »
Voilà, c’était dit et conclut. Je ne pouvais pas mener mon monologue plus loin, j’avais déjà l’impression d’en avoir beaucoup trop dit. Me mordant la langue en me renfrognant presque, je triturai toujours mes doigts nerveusement. Shikisha devait me prendre pour une folle, voir même s’imaginer le pire, pour au final chercher un plan astucieux pour me mettre à l’eau et se débarrasser de moi. Mais qu’importait, j’étais beaucoup plus perturbée pour avoir laissé échapper trop de choses. Il était temps pour moi de retourner dans ma fosse et de ne plus en sortir. Objectivement, il en savait assez sur moi et n’avait qu’à s’imaginer le reste, je ne pouvais plus risquer d’en dévoiler plus… pour l’instant.
« Comment c’était, pour toi aussi, avant de me connaître ? Et tes tatouages, que signifient-ils ? »
Mahou Yue- ● Civil ●
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Re: Moon On The Water [Pv Yue]
Shikisha's OST(Cowboy Bebop OST~~Cosmos)
C'était étrange. Très étrange. Soudainement, il était parvenu à éveiller l'intérêt de Yue pour la discussion. Plus lui-même se dévoilait et plus la journaliste semblait faire de même, dans un curieux mimétisme salvateur. Il n'était plus devant la personne renfermée qu'il avait connu. Elle n'était plus du tout la même que lors de leur première rencontre. Avait-elle tant changé grâce à sa présence à ses côtés ? Était-ce à cause de lui... Ou bien.. Inconsciemment, attendait-elle seulement quelqu'un qui puisse la stimuler, la faire s'ouvrir aux autres ? Son esprit, son coeur attendait-ils seulement le déclic ? Un déclic qui, tel le son caractéristique des efforts d'un crocheteur de serrures allait lui permettre d'ouvrir une porte. Mais pas n'importe laquelle cette fois-ci, c'était la porte de son coeur qu'elle allait ouvrir. Il y a quelques minutes seulement entrebâillée, elle allait à présent s'ouvrir largement, dévoilant ce muscle, cette pompe étrange et maître de nos émotions. Son coeur. Elle commença à se dévoiler en expliquant à son tour la signification de son identité. Son nom, comme le sien, lui correspondait étrangement comme si un être métaphysique en avait décidé ainsi. Comme la Lune, elle était d'humeur changeante. Comme la Lune, elle semblait à la fois inaccessible et si proche... Et comme la Lune.. Elle était si belle. Elle avait également cette aura étrange, mystique et Shikisha sourit intérieurement en faisant le rapprochement avec son nom de famille.. "Mahou". Ce qui suivit fut encore plus étonnant pour le Gentleman. Yue, consciente de la noirceur et de la douleur que semblait évoquer son passé, lui prodigua des conseils. Il n'aurait jamais cru cela d'elle. Il n'aurait jamais pensé qu'elle puisse faire preuve d'autant de sagesse et de sagacité, elle qui était si colérique et si emportée. C'était véritablement une chose étrange que le coeur humain. Elle déclarait que les erreurs étaient, en quelque sorte, des moyens de progresser. D'évoluer. Elle déclarait que tout le monde avait des défauts et de l'amertume, elle soulignait qu'il n'était pas le seul dans son cas...-faisait-elle indirectement référence à elle-même ? La suite de ses paroles sembla approuver cette pensée. Elle dit qu'elle ne pouvait pas le juger, qu'elle-même avait commis des erreurs, qu'elle n'était pas une sainte.. Et qu'il ne fallait pas que le Musicien se force à parler. Pourtant, il le devait. Il avait accepté ce qu'il avait fait. Et il était sûr que lui dévoiler sa véritable nature, petit à petit, était essentiel.
Elle ajouta qu'elle l'acceptait comme il était. Avec tous ses défauts... Sa poisse légendaire, son excentricité, sa manie de fourrer son nez où il ne fallait pas, le fait d'être parfois totalement incongru lors d'une situation dangereuse.. Avec toutes ses qualités.. Sa gentillesse, son don de musicien, sa manie de toujours voler au secours des autres, malgré le fait qu'on ne lui avait rien demandé, sa témérité, son aura mystérieuse.. Et son histoire. Mais elle n'en savait quasiment rien pour l'instant.. Devait-il vraiment tout lui dire sur ce passé qu'elle croyait obscur et simplement amer ? Elle ne savait pas... Elle ne pouvait pas comprendre... Elle ne pouvait pas comprendre l'horreur indéfinissable qui l'habitait.. Le dégoût de soi-même, similaire à la nausée. La haine qui l'habitait toujours, enfoui mais présente, tel un prédateur qui attend son heure. Son incapacité à renier ce qu'il avait fait.. A définitivement l'enterrer. Il y a des blessures qui ne se referment jamais.. Qui saignent toujours, indéfiniment et qu'on ne peut oublier. Ce sont des stigmates ancrés dans nos cœurs, des balafres sinistres qui montre notre incapacité à accomplir quelque chose de bien. Qui montre que l'on a été lâche, perfide, cruel et arrogant. Qui nous rappelle cruellement nos défauts passés. La suite lui déchira le coeur et blessa son âme... Comment ne pas être instinctivement blessé par les paroles de celle qu'il considérait comme son amie ? Il était avant tout un homme mais aussi un Pirate. Et la haine qui écumait des paroles de la Journaliste ne pouvait le tromper. Ces simples mots étaient terribles pour lui... Peut être un jour saurait-il ce qui s'était passé pour qu'elle haïsse autant les Pirates ? Peut être un jour comprendrait-il cette aversion, cette affreuse et intarissable répulsion qu'elle avait... Après avoir répondu à sa question, elle lui raconta comment avait été sa vie avant de le connaitre.. Elle était, comme il s'en doutait, somme toute banale. Comme le Gentleman l'avait compris auparavant, son existence se résumait essentiellement à voyager à cause de son travail... Ses parents, comme les siens, étaient des êtres aimants... Mais qui avait malheureusement connu une fin tragique. Tant de ressemblances entre deux personnes était-elle possible ?
Par ses paroles, Shikisha comprit que c'était le Destin qui avait placée Yue sur sa route. Pour quel raison ? Nul ne le savait, pas même lui mais il avait l'intime conviction à présent que la femme qu'il avait en face de lui changerait son destin. Et sa façon de voir les choses. Il était resté trop souvent seul ou à écumer les bars à la recherche d'une aventure d'une nuit. La chaleur d'une voix qui s'inquiétait pour lui... Le sourire d'une personne sincère... Les coups de poing courroucées d'une amie... Tout cela lui avait tellement manqué. Tout cela lui avait tellement défaut pendant toutes ses années d'aventure. C'était comme s'il était parvenu à la fin d'un voyage dans son coeur. Un voyage qui n'avait que pour seul but de lui dire: "N'hésite pas à avoir des compagnons. Fis toi à eux. Fais-leur confiance. Confie leur ta propre vie sans t'inquiéter.". C'était un soulagement imperceptible. Mais cette délivrance fut de courte durée. Il comprit. Il comprit l'horreur qu'avait endurée la jeune femme. Comme elle le disait, ses parents lui avaient enlevés et le Bonheur lui avait été retiré. La mécanique sans état d'âme du Hasard avait fait en sorte de meurtrir une enfant.. Elle aussi avait une plaie qui, jamais, ne se renfermerait dans son coeur.. Mais peut être.. Peut être parviendraient-ils à atténuer leur douleur respective en s'entraidant.. Lui le Pirate, symbole de ceux qui avaient pillé la vie de parents aimants et le bonheur d'une enfant et elle, la Civile, symbole de ceux qui avaient autrefois subi son courroux. Oui.. Peut être parviendraient-ils à surmonter l'horreur de leurs vies respectives..
Elle s'était emportée et elle regrettait de l'avoir fait. De s'être ainsi dévoilée plus qu'elle ne l'aurait voulue. Le Gentleman la vit se mordre la langue, se renfrogner, réprimer son envie de fuir dans la cabine pour ne plus avoir à affronter ses propres révélations. Il sourit. Un sourire triste. Amer.. Elle lui demandait ce qu'il avait fait auparavant.. Avant de la rencontrer, elle, qui avait changée son Destin. Elle lui demandait qu'elle était la signification de cet intriguant tatouage qu'il portait au front. Il devait lui dire... Il le savait. Il devait lui dire.. Parce qu'elle lui avait révélé enfin la raison pour laquelle elle détestait les Pirates. Il lui devait au moins cela. Et si elle était dégoûtée parce qu'elle entendrait, il partirait. Se retrouvant à nouveau seul mais acceptant cette nouvelle solitude. L'acceptant de son plein gré. Et en connaissance de cause. La voix calme, son regard vague, il demanda d'un ton qu'on aurait pu assimiler au murmure:
"Yue, est-ce que tu me détestes ?"
Shikisha's OST(Michael Andrews & Gary Jules~~Mad World)
La question sonnait incongru après les précédentes paroles de Yue, lui expliquant qu'elle l'acceptait tel qu'il était. Alors pourquoi l'avait-il posé ? A cause d'un simple doute insidieux ? Oui. Dans son coeur si amer et dans son âme qui aimait s'apitoyer persistait un affreux soupçon, une infime crainte. Si elle détestait les Pirates pourquoi ne pas le détester lui-même ? C'était normal. On pouvait le comprendre. Il n'y avait aucune raison d'en douter.. Alors.. Alors pourquoi ne le détestait-elle pas ? Pourquoi ? C'était comme une sorte d'injustice aux yeux de Shikisha. Il était un Pirate. Il ne pouvait le nier. Il était un être qui avait commis les pires atrocités. Mais il s'était amendé. Il connaissait des Pirates qui étaient bons également. Qui ne rêvaient que de Liberté, de Voyage. Et pourtant, Yue ne faisait pas de différence. Et c'était une blessure en plus qui s'ouvrait dans son coeur. Une plaie cuisante faite par une amie. Il continua, expliquant d'une voix monocorde.. Triste... Presque âpre."Je suis un Pirate après tout.. Tu sais Yue... Tous les Pirates ne sont pas mauvais. Tout n'est pas tout noir ou tout blanc. Il y a des Marines corrompus comme il y a des Pirates bons. Alors quand tu dis que tu détestes vraiment les Pirates.. J'ai l'impression.. Que tu nous condamnes tous sans nous connaitre. Et cela.. Je ne peux pas vraiment l'accepter.."
Il serra ses poings qui étaient entrelacés. Il regrettait déjà hardiment ses paroles mais elles devaient être dites. Il le sentait à présent. Toute son âme tremblait à cette pensée. C'était le bon moment. Le bon moment pour lui dire la vérité.. Toute la Vérité sur son passé. Sur l'être abominable qu'il avait été. Il lui fallait briser tous les infimes espoirs qu'elle avait placée en lui. Il lui fallait briser toute la confiance si durement gagnée. Car la vérité devait être dite. Sinon, comment bâtir une relation saine et équilibrée avec un autre être humain ? Comment seulement oser la regarder dans les yeux et ne pas éprouver le plus imperceptible remord ? Il fallait lui dire. Même si cela voulait dire qu'elle ne l'apprécierai plus.. Même si cela voulait dire qu'elle partirait et rentrerai à West Blue. Même si cela signifiait la fin de leur amitié. Il fallait lui dire. Il n'avait aucune raison de lui cacher finalement.. Si elle était vraiment son amie, pourquoi lui dissimuler plus longtemps cette part sombre de lui ? Par honte ? Par peur ? Auparavant, il avait pensé aux différents Caps que traversent les gens lors de leurs diverses relations. Lui-même devait à présent franchir un cap. Un cap qu'il n'avait jamais franchi avec personne, ne laissant apparaitre que la surface de l'iceberg, ne montrant que ce visage gai et ce talent de musicien certain. Le cap de la vérité. Livrer ses plus sombres secrets. Lui montrer qu'il n'était pas différent de ces Pirates qui avaient tués ces parents. Tout simplement... Libérer son coeur.
"Je vais tout te dire.. Sur mon passé.. Sur mon tatouage.. Sur la façon dont je vivais avant de te connaitre.. Tu vas tout savoir de moi.. Et lorsque ce sera fait.. Tu devras choisir Yue.. Resteras-tu avec moi ? Ou.. Partiras-tu en ayant entendu ce pitoyable récit d'un homme fou."
Sa tête était toujours baissée. Il ne pouvait la regarder dans les yeux en lui révélant toutes ces choses sur lui. Ces choses honteuses qu'il aurait préféré enterrer avec sa mort. Ces choses qu'il aurait préféré laver avant que quiconque en ai prit connaissance. Mais il était temps. Il allait commencer par le plus simple.. Sa vie avant de la connaitre. Il y allait progressivement, ménageant une sorte de suspense morbide et malvenue. Sa voix s'éleva à nouveau, brisant la musique des flots qui s'écrasaient mollement contre la coque. Lentement, elle allait percevoir la folie qui habitait en lui. Lentement, elle allait comprendre toute l'horreur de ses précédentes paroles.. Sur ce qu'il lui avait préalablement dit sur sa vie d'avant..
"Avant de te connaitre.. Ma vie ne se résumait qu'a gagner de l'argent dans des bars ou dans la rue grâce à ma musique. Je voulais me payer un bateau. Oh, pas un énorme mais au moins quelque chose de plus grand qu'une pathétique barque. Ma vie était donc partagé entre jouer de la musique, fumer quelques cigarettes, défendre de jeunes damoiselles en détresse et cherchait la compagnie de femmes lors de nuits sordides. Ce n'était pas grand chose de trépidant. Enfin, par pour moi en tout cas.. J'avais l'habitude de vivre au jour le jour et de parcourir les villes de longs en large sans un sou en poche. Je volais lorsque j'avais vraiment faim ou soif. On m'a retrouvé plusieurs fois à moitié mort à cause de mes "jeûnes" réguliers.. Et c'est tout. Lorsque je t'ai rencontré, si tu n'avais pas demandé ton chemin..
C'était l'heure. La minute. La seconde. C'était enfin le moment où il allait raconter à quelqu'un son triste et macabre passé. Il ne lui avait que sommairement raconté qu'il avait rencontré Shifuu Haapu et qu'il l'avait remis dans le droit chemin. C'était un résumé bien court de ce qu'il avait fait. C'était un résumé bien court de l'horreur. Un résumé qui ternissait la mémoire de ces personnes. Ses parents et ses victimes. Il releva la tête, la regardant dans les yeux tandis que le Soleil s'était définitivement couché et que la nuit commençait à apparaitre, la Lune couverte d'un épais voile de nuages d'une argente couleur. Sa voix grave révéla alors ce qu'il lui avait caché.. Ce qu'il avait caché depuis si longtemps..
"J'ai toujours voulu être un Pirate. Je suis donc parti de chez moi écumer les mers quand j'avais quinze ans. J'étais un Pirate et par conséquent, je ne me posais pas de questions sur mes actes. Le stéréotype selon lequel tous les Pirates étaient mauvais s'était ancré en moi. Sans le vouloir véritablement, j'ai renié mon héritage. Tout ce que m'avait légué mes parents, je l'ai balayé d'un revers de la main arrogant. Je suis devenu progressivement violent. Plus que partir à l'aventure, je hantais les bars et les tavernes et je déclenchais des bagarres. J'ai blessé beaucoup de monde. J'ai tué aussi des gens. Certains mettront cela sur le compte de la boisson, pas moi... Je haïssais tout le monde.. Les Marines qui ne cessaient de calomnier les Pirates et de nous capturer alors que nous ne rêvions que de Liberté... Les autres Pirates qui ne faisaient que confirmer les clichés du Gouvernement Mondial.. Je tuais tout ceux qui croisaient ma route et dont la tête ne me revenait pas..."
Il avait honte. Mais il devait continuer. Il devait continuer ce récit affligeant. Après s'être arrêté brusquement, le Gentleman reprit.
"Ensuite j'ai rencontré Shifuu Haapu, mon maître. Celui qui m'a enseigné la Musique. Grâce à lui, j'ai retrouvé un sens à ma vie. J'ai pu de nouveau sourire. Je me suis calmé. J'étais revenu à mon île natale et j'étais heureux, calme. Mais mes parents m'avaient appris que pendant mon absence des brigands étaient venus et avaient tués tous les Marines protégeant l'île et qu'ils avaient propagé des maladies. Beaucoup d'habitants de Kujira étaient morts. Je suis resté là quelques années, j'avais envie de venger mon île, tu comprends, mais Shifuu Haapu était là. Il veillait à ce que je ne sombre pas à nouveau dans les affres de la Haine. Malheureusement.. Un drame s'est produit.."
Sa voix se brisa. Ravalant ses larmes, il continua.
"Mes parents sont décédés. A cause de la maladie qu'avait amené ces brigands. Alors, toute la haine qui était en moi explosa. Et j'ai poursuivi et trouvé les coupables. Et je les ai tous froidement assassiné. Mais le pire... C'est que le chef de la bande s'était marié et que.. J'ai tué également sa femme, qui était innocente. Mais ce n'est pas fini.. Lorsque je suis revenu sur mon île après avoir commis ce massacre, mon maître m'attendait. Il m'avait dit que si je retournais sur une Voie de Carnage, il m'arrêterai. Ainsi, maître et disciple s'affrontèrent.... Et j'ai tué.. Shifuu Haapu. Ou plutôt, il m'a laissé le tuer pour me montrer mes erreurs.. C'est comme cela que j'ai compris l'abjecte être que j'étais devenu.."
il se leva, se dressant de toute sa hauteur. Il s'approcha de Yue, des larmes opalescentes courant sur la surface obscur de sa peau, comme tant de signes de tristesse. Sa main gantée de blanc redressa un peu son chapeau haut-de-forme sur sa tête, laissant apparaitre distinctement l'étrange barre de croix, le fameux tatouage que tous trouvaient si énigmatique et qui avait une terrible signification.
"Ceci.. Ce tatouage... Signifie beaucoup de choses. Ce sont les promesses de cinq personnes qui sont mortes. Les promesses de cinq personnes qui n'ont pas pu être réalisés de leur vivant... Trois promesses faites sur la tombe de mes parents et deux autres sont le symbole de l'homme qui s'était repenti et de sa femme innocente que j'ai tué. Ce tatouage est là... Pour ne jamais les oublier. Jamais."
Le Monde était fou. Le Monde était habité par des fous. Et un jour, à une certaine heure, dans une nuit gouverné par la Lune, un fou raconta son histoire à une femme.. Peut être arriveraient-ils à empêcher ce monde de sombrer encore plus dans la folie..
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Re: Moon On The Water [Pv Yue]
… au fond, qu’on me pardonne, je suis le roi
Le roi des cons …
Le roi des cons …
Après tout, oui, je me battais à ses côtés comme j’avais pu le faire la veille même sur l’île du Karaté, mais je défendais des principes de liberté que j’avais toujours connue, et surtout, j’aidai un ami dans son combat, ça, ça valait le coup. Est-ce que ça faisait de moi une Pirate ? Non. Ça faisait de moi une amie et un appuie pour lui, rien de plus, rien de moins. J’espérai qu’après les évènements de tantôt, l’on ne me considérerait pas comme une hors-la-loi, surtout qu’en générale, je faisais tout mon possible pour retenir Shikisha de faire trop de bêtises, alors à ce titre, pourquoi ne pas me récompenser pour ma patience et mon « efficacité » ?
Enfin, en bref, j’espérai échapper à une quelconque réprimandes, si ce n’est pire. J’étais pourtant sûre d’une chose : l’affaire de l’île du karaté allait rester graver dans les mémoires des marins un bon bout de temps, et si avec ça, on s’en sortait sans trop d’ennuie pour la suite, alors c’était un miracle. J’espérai, mais je n’y croyais pas, pour dire la chose comme elle l’était. Tirée de mes pensées, attirée par le ténor de mon ami, il me posa une question, ô combien légitime, celle de savoir si je le détestai…
Est-ce que je le détestai ? Non. Ça, je pouvais l’affirmer. Je n’avais pas le même genre de rancœur que j’avais pu avoir pour d’autres, je n’avais pas cette haine inimaginable que j’avais pu ressentir pour ces mercenaires qui m’avait arraché à la vie à deux fois. Pour Shikisha, c’était bien différent. Je pouvais lui en vouloir pour de maigres choses, mais les merveilles qui me faisaient entrevoir combler tout le reste. Oui, parfois, il m’agaçait, d’autre fois, je n’avais qu’une envie : lui arracher la tête… Mais ce qu’il m’apportait était bien plus qu’une prise de tête… C’était un concept de vie, un monde nouveau, de la liberté, de l’espoir…
« J’ai déjà détesté des personne, je suis donc certaine de ne pas te haïr, toi. »
Une petite risette gênée s’installa sur mon visage, je me grattai l’arrière du crâne, un peu piteuse de déclarer cela ainsi. Ce n’était pas ce que l’on pouvait qualifier de « normal », loin de là même. C’était même troublant pour moi de dire les choses ainsi, parce que dans le fond, je ne savais pas à quoi me raccrocher vraiment. J’avais de l’affection pour certaine personne, mais je n’avais pas le souvenir de m’être dit un jour « je crois que j’aime cette personne ». Ce n’est pourtant pas grand-chose, seulement d’y songer. Mais non, jamais. Jamais.
Avoir de l’affection et aimer, était-ce la même chose ? je ne savais pas ce que je devais penser sur ce sujet et je n’avais pas envie d’y réfléchir, parce qu’à dire vrai, ça me gênait plus qu’autre chose : éprouver, ressentir, se battre pour un autre quitte à y laisser un bras… ou la vie. Je ne comprenais pas ce genre de sensation ou de sentiment, cette béatitude qui m’angoissait plus qu’autre chose… L’attachement… est-ce que c’était ça qu’aimer ? A peu de chose près, peut être bien. En avais-je seulement idée…
« Les choses sont bien différentes. Et tu as raison sur ce point, tous les gens ne sont pas à mettre dans le même sac. Il y a de mauvais marins, de bons pirates, mais jamais d’innocents. Disons simplement que je déteste l’espèce humaine… à quelques exceptions près. »
Je lui fis un sourire, comme pour le rassurer là-dessus : lui était une sorte d’exception si l’on voulait, même si je le tabassai régulièrement pour me vider de toutes sortes de frustrations et que par ce fait, l’on pouvait penser l’inverse. Mais j’étais un peu attachée à ce Shikisha. Et j’étais aussi connue pour être Misanthrope, j’avais toujours été ainsi. Je n’avais aucune foi en l’humanité, je ne connaissais que trop bien la folie des uns, la lâcheté des autres, les défauts des êtres. J’étais hermétiquement fermée sur ce sujet, ne souhaitais pas avoir à faire avec des humains, quand bien même mon métier m’y amenait. J’avais appris à passer au dessus de cela pour quelques minutes, mais lorsque l’occasion se présentait de m’éloigner du monde des Hommes, alors je n’hésitais pas. Et je n’avais, généralement, pas trop besoin de côtoyer mon prochain pour le cerner : je lisais facilement les défauts et les qualités de chacun, à travers un mouvement, une tenue, un regard, en découlait alors une aisance pour y reconstruire une histoire ou un passé, même approximatif. J’avais fait de cette commodité un outil pour mon métier. Alors, si j’étais capable de cerner les gens, de savoir ceux qui me feront du mal un jour ou l’autre, pourquoi prendrai-je la peine de les connaître ?
« Je suis assez sauvage comme tu as pu le remarquer. C’est à toi de voir si tu peux vivre avec une asociale confirmée… ou pas. »
Tel était la question. Ce n’était pas vraiment à moi de choisir ce que je devais faire dans ce cas, mais plutôt à Shikisha de voir s’il pouvait continuer à vivre avec moi ou pas. À m’aider, à m’ouvrir. Et à s’ouvrir, par la même occasion. C’était ce qu’il y avait de bien dans notre relation : nous n’avions pas toujours besoin de communiquer, mais inconsciemment, sans que l’on ne comprenne pourquoi, ni comment, nous arrivions à nous parler de tout, de rien, de nos vies, de nos attentes. Un regard, un mot, un soupir, en disait si long. Et nous n’avions parfois même pas besoin de nous parler pour nous sentir… mieux, disons. C’était une sorte de soulagement…
« Parce que moi, je n’ai pas vraiment envie de rentrer. »
Pourquoi rentrer ? Pourquoi retourner à une vie monotone et tenter vaguement d’exister ? Avec le grabuge que l’on avait fait sur l’île du Karaté, j’étais quasiment certaine de recevoir une prime sur ma tête avec la chance que j’avais et retourner chez moi était la plus mauvaise idée dans l’histoire des mauvaises idées ! Certes, moindre que celle de Shikisha qui avait foutue un beau bordel là ou il était passé, mais une prime reste une prime, et entant que journaliste, je n’en voulais pas. Comment approcher les gens avec une somme fixée sur notre caboche, poursuivit par des tueurs à gage et autres chasseurs de primes, pour faire un bon article ? Aucune chance que Kiwako-chan me laisse écrire un papier avant un petit bout de temps… sauf si c’est pour prôner la résistance et le non-engagement dans la marine en montrant au jour leurs bêtises communes (quand je vous dis qu’elle détestai vraiment les marins, c’était pas pour rigoler !)
« Et puis, au final, qu’est-ce que ça peut te faire ce que je pense des Pirates et des Hommes en générale ? Si j’avais eu un problème avec toi, un vrai, si je te détestai, tu ne penses pas que je serais partie ? »
Il me connaissait certainement assez maintenant pour savoir que je n’étais pas du genre à m’encombrer de faits qui me gênait. J’envoyai se faire voir ce qui m’allait pas, hurlai à qui voulait l’entendre que j’étais une marginale confirmée, que l’être humain me répugnai, et que si par hasard, je venais à détestai quelqu’un pour des raisons multiples et variés, alors je ne me gênai pas pour le lui dire. C’était là mon caractère, ma façon de vivre, et je n’en changeai pas pour si peu. Même les personnes qui avaient été proche de moi à un moment donné avait subit ma franchise, comme Akira par exemple. Et vu que je prenais des gants que lorsque ça m’arrangeait…
En bref, Shikisha s’en faisait vraiment pour pas grand-chose là-dessus et ses doutes et interrogations n’avaient pas raison d’être. Pourtant, je comprenais très bien ce qui se tramait dans sa tête. Oui, il était Pirate, et ce statut le définissait presque. Il vivait de ce « métier », rêver pour ça, jouer aussi. Est-ce que le fait que je déteste les Pirates pouvait dire que je détestai Shikisha ? Est-ce que parce qu’il était Pirate, je devais le détester comme les autres ? J’avais appris à le connaître, un peu, j’avais été happé par son comportement, séduite par son caractère, amusé par sa personnalité. Alors, pourquoi partir ?
… Je suis un Homme au pied du mur comme une erreur de la nature …
Pas pour autant sure de l’avoir rassuré sur sa pensée, de lui avoir fait comprendre mon ressentie à son propos, je me passai la main dans les cheveux avec jeune, jouant avec une mèche de cheveux, soudainement beaucoup plus inspiré par ma chevelure que parce qui se tramait autour. Un petit silence c’était installé suite à ma question, et plus le silence se faisait pesant, plus j’avais l’impression qu’il allait se renfermer sur lui-même. C’est vrai qu’il se souciait beaucoup d’en savoir sur moi, par trois fois, il m’avait demandé des renseignements sur ma vie, mes goûts et tout ce qui allait avec, mais lui ne se confiait pas plus… du moins, pas avec des mots.
Nous n’avions pas le même moyen d’expression. Lui se faisait comprendre par la musique, moi par l’écriture (et autre hurlement pour l’engueuler lorsqu’il le fallait), mais cela ne nous empêcher pas de nous comprendre. J’étais sûre d’une chose : je devais être la plus à même de comprendre son passé et ses souffrances. Après tout, j’avais moi aussi souffert, j’avais moi aussi enduré des choses que l’on pourrait qualifier d’atroces. Et sous mes airs misanthrope, j’étais assez philosophe et psychologue pour l’aider à ma façon… Mais ce qu’il cherchait ressemblait plus à du pardon qu’à de la compréhension. Pouvais-je lui offrir cela, à ma hauteur ?...
Puis, il fit une légère introduction sur son histoire, une introduction digne des romans, mystérieuse et aguicheuse, mais une sensation étrange flottait au dessus de celle-ci, comme un doute, une angoisse, si ce n’est plus encore. L’horreur de son histoire semblait le tenir toujours autant. Il avait perdu son sourire gai qui m’enchantait tant, ses traits étaient sérieux, ses yeux perçant, et moi, étrangement inquiétée par ce qu’il ne m’avait pas encore raconté. Je m’attendais au pire. Si l’on pouvait appeler cela comme ça. Et pourquoi toujours, encore et toujours cette histoire de choix ? Pourquoi devrais-je choisir ? Pour une fois que je n’en avais pas envie…
J’en arrivai à penser qu’il avait juste envie de me virer, de me mettre dehors et de continuer sa route seul. Si c’était ce qu’il voulait, alors qu’il me le dise clairement. J’avais bien dit plus tôt que je le prenais avec ses qualités, ses défauts et son histoire, et je n’étais pas du genre à revenir sur mes mots. Il baissa les yeux, comme honteux de ce qu’il allait me raconter. Il piquait ma curiosité, c’en devenait gênant pour moi. Je me sentis à mon tour honteuse de vouloir connaître cela, en sachant que ça lui faisait un mal monstrueux. Je me sentais sale, d’un coup, comme si je m’amusais à le torturer. Ses yeux étaient rivés sur le sol, comme s’il fuyait mon regard alors que je cherchai le sien. Et puis, sa voix brisa de nouveau ce silence pesant.
Il me parla de sa vie avant de me connaître, dans ce passé proche, m’expliquant qu’il passait la plus part de ses journées a essayer de gagner de l’argent et vivant de sa musique, un moyen bien compliqué de survivre dans cette société, lorsqu’on y repensait. Qu’il cherchait à se payer un bateau pour changer d’île, un navire plus conséquent qu’une barque, mais pas du grand luxe non plus. Il me parla de ces journées banales pour lui, qui ne m’effarer pas plus que cela. Qu’était-ce qu’une compagne d’une nuit ? Juste une passagère plaisante dans une vie. Et alors ? Je savais que c’était un homme qui avait besoin de plaire, j’en avais la confirmation.
Il m’expliqua que cette vie n’avait rien d’extraordinaire pour lui, que ce n’était que coutume, actes répétés, inlassablement. Et que je m’étais mise sur sa route, et que j’avais moi aussi chamboulé sa vie, comme il avait chamboulé la mienne. C’était étrange comme concept. Un tour du destin, de la vie, du démiurge peut être même. Peut être demandions nous quelque chose, chacun de notre côté, quelque chose qui n’arrivait pas, que l’on aurait jamais trouvé l’un sans l’autre. Je trouvais cela niais, comme idée, et la chassa d’une pensée en me replongeant pleinement dans son conte…
Nous avions beaucoup de différence, sur le point de la famille. Lui avait grandit dans un cadre bien définit, parfaitement bien entouré par sa mère et son père qui lui transmirent passions, rêves et autres notions comme la liberté, l’envie, l’espoir, la joie... Il voulait être Pirate dès ses 15ans. De ce que je me rappelle de mes 15 ans, c’était la chipie que je pouvais être avec les autres, de ses moments passés a enchaîner bêtises sur bêtises, à finir chez les marines après en avoir fait une plus grosse que les autres pour qu’Akira vienne me rechercher, une énième fois. A 15 ans, je n’avais qu’un rêve…
Mon image m’était trop insupportable à cette âge, je me détestai autant que je peux détester aujourd’hui les autres Hommes. Je me rendis compte au fur et à mesure de ses paroles que si nous nous étions rencontré plus tôt, si je l’avais croisé lorsqu’il était plus jeune, nous nous serions détestés généreusement, parce que j’avais l’impression que l’on se ressemblait sur ces points : nous étions violent, voyous, puériles, stupides et menés par la haine. Je n’avais qu’un objectif, lui n’en avait pas vraiment, il suivait ses envies, ses désirs, et c’est ça qui l’a sûrement fait plongé. Je ma raccrochai pour ma part à ce qui me restait vraiment, c’est ce à quoi je me raccrochai fermement.
Je l’aurais haïs, plus tôt. Plus il me parlait de ce passé de mercenaire, plus le visage de mon cauchemar me revenait en tête. Mais je ne pouvais pas l’interrompre, je ne devais pas… Qu’aurais-je pu dire de toute façon ? C’était fini, passé, terminé. Il me parla ensuite de Shifuu Haapu, son maître, l’homme qui lui avait tout enseigné sur la musique et qui le ramena sur le droit chemin. J’eus un sourire, il m’avait déjà parlé de lui, ou vaguement en tout cas. Cet homme semblait être attachant, sympathique, du genre que l’on pourrait vraiment apprécier, comme avait eu la chance de le faire Shikisha. Il m’expliqua que ses parents étaient tombés malades à cause de brigands qui avaient pillé son île, tué les marins qui protégeaient l’endroit et avait propagé le mal.
Il s’adressa directement à moi, par un « tu comprends » qui me surpris. Oui, je comprenais cette envie de se venger, pour l’avoir moi-même ressenti. Comment ne pas y céder, d’ailleurs ? Le barrage qui avait longtemps retenu cette vengeance se brisa à la mort de ses parents. Et là encore, je comprenais mieux que n’importe qui d’autre. Assise face à lui comme je l’étais, les mains posées sur les genoux, mes doigts se crispèrent légèrement. Mon visage, lui, restait stoïque, s’efforçant de ne rien laisser filtrer de ce que je pouvais ressentir sur l’instant. Je comprenais. Je comprenais. Trop bien.
Un peu honteuse, je pinçai les lèvres pour me ressaisir, l’écoutant toujours parler, me parlant du pire : L’assassinat d’une jeune femme innocente, nouvelle épouse du chef des brigands qui avaient pris la vie à ses parents et aux habitants de son île. L’erreur était humaine, personne n’était infaillible, et je comprenais toujours. Prenant une grande bouffée d’air frais, il poursuivait toujours son récit sans s’arrêter. Sa langue était comme déliée, il déversait un flot de paroles, sans s’interrompre. Cela ressemblait à présent à un devoir, une nécessité… Il devait se libérer de tout ça, en avait presque l’obligation. Son cœur avait été noirci par tout ce qu’il avait vécu, la mort de son maître, tué de ses propres mains, confirmaient l’horreur qu’il vivait.
L’erreur, une erreur. Shifuu Haapu était un homme sage, et il avait transmis, à sa façon, un enseignement à Shikisha… il avait vu en ce garçon un être extraordinaire, qu’il ne pouvait pas laisser couler, qui avait un potentiel énorme, des rêves plein la tête… Alors, je comprenais toujours. Shifuu Haapu avait relevé un homme magnifique, et je ne pouvais rien rajouter de plus là-dessus. Shikisha se leva, larmes perlant sur ses joues et redressa son chapeau haute forme pour me laisser admirer ce tatouage, cette barre de croix.
« Ce tatouage est là... Pour ne jamais les oublier. Jamais. »
Et alors qu’il venait juste de terminer, de conclure son monologue, le conte de sa vie, d’une pulsion me prenant au fond des tripes, je l’enserrai solidement, passant mes bras autour de son cou après m’être levé d’un bond, tête posé non loin de son cœur que je percevais faiblement.
… Je suis un Homme et je mesure toute l'horreur de ma nature …
Une façon de lui dire que je ne lui en voulais pas, que je ne pourrais pas quand bien même j’aurais essayé. Qu’il ne m’inspirait ni dégoût, ni crainte, ni honte. Ni quoique ce soit de péjoratif en fait. Parce que je me retrouvai en lui, et même si c’était narcissique à l’extrême, je n’y pouvais rien. Et que les erreurs du passé appartenaient au passé, que je n’étais pas là avant, que je ne pouvais rien dire dessus. Bien sûr, ça m’effrayait, j’étais surprise qu’il ait été capable de faire ça… Mais n’était-ce pas le présent qui compter, dans une relation quelconque ? Les instants présent ?
Il n’était plus ce monstre sanguinaire et assoiffé de meurtre, alors… Que pouvais-je faire d’autre ? Que dire ? Que penser ? C’était confus dans ma tête, mais la seule chose claire que je percevais était que je ne lui en voulais pas. Que je ne pouvais pas lui en vouloir alors qu’il tentait de se racheter, qu’il vivait déjà si durement avec son fardeau et que je n’avais pas besoin d’en rajouter une couche. Je connaissais que trop bien le dégoût de soi, assez pour ne jamais le souhaiter à quelqu’un d’autre… Et Shikisha était la dernière personne à le mériter, parce que malgré ses erreurs (ô combien graves), il n’avait jamais eu un mauvais fond.
Moi qui n’avais jamais eu une étreinte de la part d’une personne de mon entourage me trouvais bien bizarre d’en offrir une aussi spontanément. Et aussi bizarre que cela puisse paraître, je trouvais ce câlin agréablement étrange et étrangement agréable. Qu’à cela ne tienne, je ne pouvais qu’admettre qu’avoir quelqu’un faisait un bien monstrueux… sans pour autant aller jusqu’à dire que j’adorai les Hommes… Non, j’aimais un Homme et cela changeait tout.
« Je suis heureuse que tu me l’ai dit... »
Je l’enserrai toujours fortement, j’espérai presque le réconforter. Presque. Si cela pouvait le soulager, si me raconter tout ce qu’il m’avait dit avait pu le décharger d’un point, et si ce cette étreinte pouvait ôter de son cœur un poids… Que pouvais-je faire d’autre, de toute façon ? Je relevai l’étrangeté des points communs de nos histoires. A quelques années d’écarts, nous avions subit les mêmes châtiments, à peu de choses prés. J’avais moi aussi succomber à cette soif de vengeance, j’avais moi aussi traquer des hommes pour les tuer, et j’en souffrais, parce que cela n’avait pas enlever ma peine. Ça ne les avait pas fait revenir…
« Et même après tout ce que tu viens de me dire, je ne peux pas te considérer comme un monstre ! Shikisha, tu es un homme magnifique… »
Lui avait eu la volonté de m’en parler, ce courage. Et cela m’impressionnait, parce que je savais que je n’en étais pas capable. J’étais tout aussi impressionnée de voir ce qu’il était capable de faire pour conserver notre amitié, pour mettre les choses aux points, au risque de briser une relation naissante. A mon niveau, avec mes capacités, mes doutes, mes songes, mes idées… Comment pourrais-je, un jour, l’égaler ?
« Et je suis contente de t’avoir rencontrer… Quand bien même je trouve ça niais et gênant de dire cela… et stupide aussi. »
Mes yeux se plantèrent dans les siens juste après cela. Je n’étais pas sûre de l’avoir rassurer, de lui avoir remonté le moral… alors, je préférai enchaîner sur un autre sujet, peut être moins triste !
« Mais tu n’as pas encore terminé ! »
Je le relâchai enfin, avec un petit sourire amusé, en reprenant à la suite :
« Sous ton chapeau, qu’est-ce qu’il y a ? »
Je ne le savais pas encore à ce moment là, mais j’aurais mieux fait de ne jamais lui rappeler…
… De ma peine, je ne serais guère payé, mais je pourrais au moins enrichir mon chagrin …
Mahou Yue- ● Civil ●
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Re: Moon On The Water [Pv Yue]
[Désolé du retard immense >< ! ça fait trois jours que ça aurait dû être posté en plus mais je me suis coltiné des orages TTxTT... J'suis maudit ! >w>]
Lorsque Shikisha eut fini son terrible récit et dévoilé ses profondes blessures à son amie -car il pouvait indubitablement l'appeler ainsi à présent- elle fit quelque chose qui montrait sa profonde compassion. C'était une chose si simple et si belle que tous deux l'avaient sans doute oubliés depuis fort longtemps. Une étreinte. Lorsqu'elle eut fini d'entendre le passé du Musicien, elle lui offrit ce que chaque enfant recherche auprès de ses parents: une étreinte, une étreinte symbolisant un amour simple et sans conditions. C'était un cadeau immense qu'elle lui offrait, un cadeau que peu de personnes peuvent comprendre. C'était comme si ses parents n'étaient pas morts et qu'il les embrassait une dernière fois... Une ultime fois. C'était peut être tout simplement ce qu'il aurait voulu... Vouloir dire une dernière fois à ses parents qu'il les aimait de tout son coeur et les serrer fort dans ses bras. C'était une chose qu'on peut croire niaise.. Idiote même, mais elle n'en reste pas moins humaine. Tout simplement humaine. Le Gentleman fut d'abord surpris par ce geste, puis, finalement, il referma ses bras sur Yue, la serrant contre lui. Muet.. Appréciant tout simplement l'instant. Et ce qu'il voulait dire. Elle lui pardonnait. Elle ne lui en voulait pas. Elle.. Ne le détestait pas malgré ce qu'il avait fait autrefois. Il était soulagé.. Tellement soulagé. C'était comme si son fardeau s'allégeait un peu.. C'était une sensation si agréable.. Elle le comprenait.. Elle ne le jugeait pas. Enfin, ce poids terrible qui l'empêchait de pleinement se livrer à elle s'était envolé. Elle était heureuse qu'il lui ai tout dit. Elle déclara que jamais elle ne pourrait le voir comme un monstre et qu'il restait un homme magnifique... L'emploi de cet adjectif flatta son égo et fit enfin admettre un sourire sur son visage. Un sourire éclatant, comme ceux qu'il avait l'habitude de lui montrer. L'étreinte finit bien trop vite au goût de Shikisha -quand on a l'occasion de faire un câlin à une jolie fille, il vaut mieux en profiter- , Yue l'ayant regardé dans les yeux une seconde plus tôt pour lui dire qu'elle était très contente de l'avoir rencontré, il avait conclu qu'il aurait droit à un câlin de longue durée... Cependant, son souhait ne fut pas exaucé.
Finalement la dernière question de la journaliste, la question qu'il avait laissé en suspens et le dernier grand mystère le concernant allait enfin trouver une conclusion. Oui, aujourd'hui, l'énigmatique et sibylline chose se trouvant sous son chapeau allait être dévoilé au grand jour.. Enfin façon de parler, puisque qu'ILS ne pouvaient être montrés que pendant la nuit, ou, en tout cas, dans une noirceur et une luminosité égale à l'obscurité de minuit. Le dernier trésor dont il n'avait pas encore parlé à sa compagne d'aventure. Son dernier héritage également, fruit de longues et harassantes années de recherche de sa mère et de son père (enfin surtout de sa mère, c'était elle la véritable chercheuse.)... Tout simplement une espèce de papillons. Des papillons qu'ils avaient nommés du nom de leur fils, qu'ils avaient crée en son honneur. Des Shikisha. A présent que le ciel s'était teinté d'un noir de jais et que seuls la Lune trônait en son sein, il pouvait les montrer à Yue. Il glissa la main sous son chapeau sans que la journaliste ne puisse rien distinguer puis, tous les deux purent entendre un étrange et incongru cliquetis métallique. Ôtant alors son chapeau, la journaliste put découvrir une splendide cage où voletait gaiement quelques papillons noirs et violets. Prenant la cage et la posant sur le sol, le fruit des recherches de ses parents s'envolèrent rapidement dans le ciel, voletant sous la lumière argentée de la Lune, exultant sans doute de se retrouver enfin libres. Shikisha expliqua:
"Ma mère voulait créer une nouvelle race de papillons.. Et elle a réussi. Elle leur a donné mon nom. Ce sont des Shikishas. C'est ce que ma mère m'a laissée... Ce sont des papillons nocturnes et donc, j'attendais le bon moment pour te les montrer."
Son visage était tourné vers ce magnifique spectacle lorsqu'il parla. Émerveillé comme à chaque fois par cette vision nostalgique, il consentit cependant à baisser son regard quand il n'entendit pas de réponses de la part de Yue. C'est alors qu'il découvrit quelque chose de fascinant. Le visage horrifié d'une personne. Yue... Avait peur des papillons.. Ou plutôt des insectes. Il observa le visage de sa compagne d'aventure, totalement transfigurée en un masque de terreur muet, les yeux écarquillés, la bouche un peu entrouverte. Se retenant à grand peine de rire -car il savait qu'il subirait l'Incommensurable Punition de Yue (Woman-Tortures ) et il voulait récupérer de ses précédentes blessures avant d'en subir d'autres- il sourit à Yue, la regardant du coin de l'œil. Elle avait véritablement changée sa vie.. Avec elle, il était sûr que son aventure n'en serait que plus animée. Ils avaient des caractères et des aspirations différentes mais ils étaient complémentaires.. Oui, vraiment, aujourd'hui plus qu'avant, il lui semblait que lui était l'Ombre, la Nuit et qu'elle était la Lumière, le Soleil... Il leva les yeux au ciel puis vers la mer, observant ce qui l'entourait.
Shikisha's OST (Beck OST~~Moon On The Water)
La Lune, dame d'argent trônait dans l'obscur océan du ciel, ses mille coquillages étincelants en son abîme céleste. Son image qui se reflétait dans l'obscur firmament salin était secoué par les ondes devenant une tremblotante réflexion. Cette imitation vacillait au gré du mouvement lent et harmonieux des vagues. Le Gentleman observait sereinement les flots silencieux et l'astre au-dessus de lui.. Cette vision l'enchantait. Pour rien au monde, il ne troquerait sa vie d'aventure sur les mers. Le vent souffla et fit virevolter son chapeau. La voile gonfla aussitôt et le bateau accéléra... Une odeur d'iode s'inscrit dans ses narines tandis qu'il humait l'air avec un bonheur non dissimulé. S'approchant doucement de Yue, il fit quelque chose qu'il faisait rarement. Non pas parce qu'il était mauvais mais parce que ce n'était pas son domaine de prédilection. La voix profonde et grave du Musicien résonna encore lorsqu'il ouvrit la bouche, mais pour une fois, ce n'était pas pour parler. C'était pour exprimer encore une fois son Art... La Musique. Cette fois-ci, ce n'était pas son maniement qui se montrait mais bel et bien sa voix. En cette nuit, Shikisha offrait une chanson à Yue.
"Full moon sways.... Gently in the night of one fine day... On my way... Looking for a moment with my dear..."
Elle résonnait clair et mélodieuse. Elle n'était pas d'une beauté exemplaire, ni d'une incroyable justesse, mais il savait suffisamment bien chanter pour qu'elle éprouve du contentement à l'écouter.
"Full moon waves... Slowly on the surface of the lake... You are there... Smiling in my arms for all those years.."
Et ,étrangement, cette musique, cette chanson arrivait à représenter exactement ce moment... Les paroles semblaient avoir été faites par un être ayant observé cette nuit en particulier..
"What a fool ! I don't know 'bout tomorrow ! What it's like to be... Ah... I was sure couldn't let myself to go ! Even though I feel... The end.."
C'était comme si quelqu'un avait entraperçu ce moment et l'avait retranscrit..
"Old love affair... Floating like a bird resting her wings... You are there... Smiling in my arms for all those years..."
C'était une chanson à laquelle il tenait, une chanson que lui chantait sa mère souvent..
"What a fool ! I don't know 'bout tomorrow ! What it's like to be... Ah...I was sure ! Couldn't let myself to go... Even though I feel... The end.."
Les dernières paroles s'égrenaient.. Tandis que Shikisha s'était tourné et offrait un sourire carnassier à Yue..
"What a fool ! I don't know 'bout tomorrow... What it's like to be... Ah... I was sure ! Couldn't let myself to go... Even though I feel... The end... Full moon sways... Gently in the night of one fine day... You are there... Smiling in my arms for all those years..."
Les paroles de cette chanson faisait étrangement écho à leur situation, bien qu'eux, n'étaient pas véritablement amoureux.. Leur aventure ne faisait que commencer..
[Tu peux poster et finir le topic si tu veux.. Sinon, tu peux considérer mon post comme la fin "officielle"(en tout cas, topic fini pour moi)... Faut qu'on se voit sur MSN pour parler de la suite ]
Shikisha's OST (Cowboy Bebop Ending~~The Real Folk Blues)
La vie est parfois facétieuse et cruelle. Mais, dans toute sa noirceur et sa cruauté, parfois, elle place quelque chose qui peut tout changer. Un obstacle ou.. Une personne. Shikisha, lui, avait eu le privilège d'avoir deux de ces personnes exceptionnelles qui changent votre Destin. La première lui avait appris tant de choses que n'en énumérer qu'une partie serait une trahison à son égard. Shifuu Haapu avait été plus qu'un mentor. Il avait été un réconfort, un rempart contre la haine qui existait dans son coeur à ce moment là. Lorsqu'ils s'étaient affrontés, le vieux maître lui avait donné sa dernière et ultime leçon... La plus importante de toute. Jamais il ne l'oublierait. Elle resterait toujours gravée sur son coeur, comme les dernières paroles murmurées d'un vieux sage. La deuxième personne, elle, s'était finalement avérée comme lui. Diablement imparfaite, ayant souffert, ayant du mal à supporter le poids de son propre passé. Mutuellement, ils s'étaient habitués à taire leur passif, à essayer de l'affronter vainement. Chacun avait adopté une attitude différente face à ces événements passées qui avaient marqués leur vie. L'un l'avait en partie surmonté et déployait un humour bien particulier et un caractère inébranlable de bonhomie et de joie de vivre. Il aimait les autres et cela se sentait. Une partie de son Héritage, la Musique, lui avait permis de nouer nombre de relations malgré ses travers antécédents. Même s'il ne pouvait oublier ces événements, même s'il ne pouvait définitivement les chasser de son coeur, même si ceux-ci le hantaient encore, il avait, en quelque sorte, réussit à les transcender. L'autre s'était malheureusement éloignée de plus en plus du genre humain, délaissant le monde et l'humanité, pour se terrer dans une aversion d'elle-même et de l'Homme. Elle avait souhaitée sans doute tout oublier en s'enfermant dans la monotonie croissante de son quotidien malgré le fait que celui-ci était peu banal... Mais tous deux avaient finis par se rencontrer, tous deux qui portaient de lourds secrets. Ils avaient finis par s'apprécier mutuellement.. Par se sauver.. Par s'aimer. Ainsi, on leur avait offert une nouvelle chance. De se reconstruire, de réapprendre les sentiments d'amitié et de confiance. Ainsi, un avenir radieux s'ouvrait devant eux, même si leur peine n'était pas encore totalement déchargée...Lorsque Shikisha eut fini son terrible récit et dévoilé ses profondes blessures à son amie -car il pouvait indubitablement l'appeler ainsi à présent- elle fit quelque chose qui montrait sa profonde compassion. C'était une chose si simple et si belle que tous deux l'avaient sans doute oubliés depuis fort longtemps. Une étreinte. Lorsqu'elle eut fini d'entendre le passé du Musicien, elle lui offrit ce que chaque enfant recherche auprès de ses parents: une étreinte, une étreinte symbolisant un amour simple et sans conditions. C'était un cadeau immense qu'elle lui offrait, un cadeau que peu de personnes peuvent comprendre. C'était comme si ses parents n'étaient pas morts et qu'il les embrassait une dernière fois... Une ultime fois. C'était peut être tout simplement ce qu'il aurait voulu... Vouloir dire une dernière fois à ses parents qu'il les aimait de tout son coeur et les serrer fort dans ses bras. C'était une chose qu'on peut croire niaise.. Idiote même, mais elle n'en reste pas moins humaine. Tout simplement humaine. Le Gentleman fut d'abord surpris par ce geste, puis, finalement, il referma ses bras sur Yue, la serrant contre lui. Muet.. Appréciant tout simplement l'instant. Et ce qu'il voulait dire. Elle lui pardonnait. Elle ne lui en voulait pas. Elle.. Ne le détestait pas malgré ce qu'il avait fait autrefois. Il était soulagé.. Tellement soulagé. C'était comme si son fardeau s'allégeait un peu.. C'était une sensation si agréable.. Elle le comprenait.. Elle ne le jugeait pas. Enfin, ce poids terrible qui l'empêchait de pleinement se livrer à elle s'était envolé. Elle était heureuse qu'il lui ai tout dit. Elle déclara que jamais elle ne pourrait le voir comme un monstre et qu'il restait un homme magnifique... L'emploi de cet adjectif flatta son égo et fit enfin admettre un sourire sur son visage. Un sourire éclatant, comme ceux qu'il avait l'habitude de lui montrer. L'étreinte finit bien trop vite au goût de Shikisha -quand on a l'occasion de faire un câlin à une jolie fille, il vaut mieux en profiter- , Yue l'ayant regardé dans les yeux une seconde plus tôt pour lui dire qu'elle était très contente de l'avoir rencontré, il avait conclu qu'il aurait droit à un câlin de longue durée... Cependant, son souhait ne fut pas exaucé.
Finalement la dernière question de la journaliste, la question qu'il avait laissé en suspens et le dernier grand mystère le concernant allait enfin trouver une conclusion. Oui, aujourd'hui, l'énigmatique et sibylline chose se trouvant sous son chapeau allait être dévoilé au grand jour.. Enfin façon de parler, puisque qu'ILS ne pouvaient être montrés que pendant la nuit, ou, en tout cas, dans une noirceur et une luminosité égale à l'obscurité de minuit. Le dernier trésor dont il n'avait pas encore parlé à sa compagne d'aventure. Son dernier héritage également, fruit de longues et harassantes années de recherche de sa mère et de son père (enfin surtout de sa mère, c'était elle la véritable chercheuse.)... Tout simplement une espèce de papillons. Des papillons qu'ils avaient nommés du nom de leur fils, qu'ils avaient crée en son honneur. Des Shikisha. A présent que le ciel s'était teinté d'un noir de jais et que seuls la Lune trônait en son sein, il pouvait les montrer à Yue. Il glissa la main sous son chapeau sans que la journaliste ne puisse rien distinguer puis, tous les deux purent entendre un étrange et incongru cliquetis métallique. Ôtant alors son chapeau, la journaliste put découvrir une splendide cage où voletait gaiement quelques papillons noirs et violets. Prenant la cage et la posant sur le sol, le fruit des recherches de ses parents s'envolèrent rapidement dans le ciel, voletant sous la lumière argentée de la Lune, exultant sans doute de se retrouver enfin libres. Shikisha expliqua:
Son visage était tourné vers ce magnifique spectacle lorsqu'il parla. Émerveillé comme à chaque fois par cette vision nostalgique, il consentit cependant à baisser son regard quand il n'entendit pas de réponses de la part de Yue. C'est alors qu'il découvrit quelque chose de fascinant. Le visage horrifié d'une personne. Yue... Avait peur des papillons.. Ou plutôt des insectes. Il observa le visage de sa compagne d'aventure, totalement transfigurée en un masque de terreur muet, les yeux écarquillés, la bouche un peu entrouverte. Se retenant à grand peine de rire -car il savait qu'il subirait l'Incommensurable Punition de Yue (Woman-Tortures ) et il voulait récupérer de ses précédentes blessures avant d'en subir d'autres- il sourit à Yue, la regardant du coin de l'œil. Elle avait véritablement changée sa vie.. Avec elle, il était sûr que son aventure n'en serait que plus animée. Ils avaient des caractères et des aspirations différentes mais ils étaient complémentaires.. Oui, vraiment, aujourd'hui plus qu'avant, il lui semblait que lui était l'Ombre, la Nuit et qu'elle était la Lumière, le Soleil... Il leva les yeux au ciel puis vers la mer, observant ce qui l'entourait.
Shikisha's OST (Beck OST~~Moon On The Water)
"Full moon sways.... Gently in the night of one fine day... On my way... Looking for a moment with my dear..."
Elle résonnait clair et mélodieuse. Elle n'était pas d'une beauté exemplaire, ni d'une incroyable justesse, mais il savait suffisamment bien chanter pour qu'elle éprouve du contentement à l'écouter.
"Full moon waves... Slowly on the surface of the lake... You are there... Smiling in my arms for all those years.."
Et ,étrangement, cette musique, cette chanson arrivait à représenter exactement ce moment... Les paroles semblaient avoir été faites par un être ayant observé cette nuit en particulier..
"What a fool ! I don't know 'bout tomorrow ! What it's like to be... Ah... I was sure couldn't let myself to go ! Even though I feel... The end.."
C'était comme si quelqu'un avait entraperçu ce moment et l'avait retranscrit..
"Old love affair... Floating like a bird resting her wings... You are there... Smiling in my arms for all those years..."
C'était une chanson à laquelle il tenait, une chanson que lui chantait sa mère souvent..
"What a fool ! I don't know 'bout tomorrow ! What it's like to be... Ah...I was sure ! Couldn't let myself to go... Even though I feel... The end.."
Les dernières paroles s'égrenaient.. Tandis que Shikisha s'était tourné et offrait un sourire carnassier à Yue..
"What a fool ! I don't know 'bout tomorrow... What it's like to be... Ah... I was sure ! Couldn't let myself to go... Even though I feel... The end... Full moon sways... Gently in the night of one fine day... You are there... Smiling in my arms for all those years..."
Les paroles de cette chanson faisait étrangement écho à leur situation, bien qu'eux, n'étaient pas véritablement amoureux.. Leur aventure ne faisait que commencer..
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Shikisha On'Tei- ● Modérateur ●
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